Scène 3 : Négocier avec un Hutt...?

Nal Hutta. La planète-résidence des Hutts. Tandis que le Black Hole franchit l'atmosphère maladive verdâtre de ce qui n'est en fait qu'un marais géant, tu tentes de réunir tes connaissances perdues sur ce caillou.

D'après les fichiers d'astrogation, les activités ici sont inexistantes, mais abritent une bonne partie du Cartel. Gorba. Gorba Gorensla. Il est un des plus riches représentants de cette race de limace, à part bien sûr Jabba. Et sans savoir trop comment tu sais que même si comme tous les Hutts il est vicieux et impitoyable, il a une faiblesse : c'est un des plus grands collectionneurs d’œuvres d'art de ce cadran de la Galaxie.

Ryko, qui semble assez bien renseigné sur le Hutt, t'indique les coordonnées du Palais :
- J'ai déjà travaillé pour cet enfoiré...ça va pas être de la tarte Corelienne, cette limace est un gros parano..., annonce-t-il sans enthousiasme dans sa voix : ...J'espère que sa Lieutenant sera là, parce qu'elle, elle vaut l'détour tu peux m'croire !, finit-il sur un ton joyeux en te jetant un regard lumineux inexpressif.

Alors que tu approches de ce qui ressemble plus à une Cité-Forteresse qu'à un Palais, aucun souvenir ne te revient de cet endroit. Relativement logique, vu que Misha avait l'air elle de te connaître. Elle a dû servir d'intermédiaire, ce qui veut dire que tu n'as probablement jamais eu de contact direct avec le Hutt.

Tu fais survoler les environs du Palais au Black Hole lorsque quatre unités HMP apparaissent à côté de vous. Le voyant du communicateur s'allume alors. Ryko pousse le commutateur en te regardant. Une voix mécanique s'élève alors :
- Navire YT-2400 , vous pénétrez dans un territoire privatif. Identifiez-vous ou nous serons dans l’obligation de vous abattre...

- Charmant, ce comité d'accueil..., annonce Solange qui a pris le contrôle des senseurs, tandis que Som a pris le contrôle des canons. Juste au cas où la situation viendrait à ne pas tourner comme prévu...

Messages : 60 Date d'inscription : 26/02/2018

Je reste silencieux face à la funèbre prophétie de Solange lorsque nous entrons dans l’atmosphère de la planète colonisée par les Hutt, il y a des éons. Un trou à limaces, rien de très surprenant en réalité. J’observe les terres désolées et polluées sans réel intérêt, plus concentré sur la tâche à venir. L’interruption de Kaz me sort de mes pensées, et un sourire naît sur mes lèvres devant son air bravache et son enthousiasme. J’ai déjà été comme ça.

Liran.

Le souvenir fuit aussi rapidement qu’il est apparu, fugace et éphémère. Je frotte la tête du jeune gamin des rues en le reconduisant vers la salle de vie, laissant les commandes à Ryko et aux autres.

- J’ai besoin de toi à bord du Black Hole, Kaz. Je veux que tu sois mes yeux et mes oreilles sur ce qui va se passer et se dire pendant que je serai avec le Hutt. Tu sauras faire ça pour moi ?

Je n’ai aucun mal à lire la déception passagère sur son visage, mais aussi la fierté d’une tâche que je lui confie. Gamin attachant. Mais gamin à protéger.

A mon retour dans le cockpit, nous approchons déjà du palais-forteresse de Gorba Gorensla. Le comité d’accueil ne tarde pas, tandis que je détaille chaque bâtiment et localise l’astroport privatif du domaine. Des HMP Predator, modèle Géonosien. Des antiquités de la Guerre des clones que Gorba a dû récupérer sur le marché noir. Antiquités toujours dangereuses.

Je m’approche du communicateur :

- Annoncez à sa Seigneurie Gorba Gorensla que Orion est venu en personne lui proposer le Faucon doré.

Pause. Je peux sentir la tension qui envahit le cockpit du Black Hole, mais la réponse ne tarde pas à rententir :

- Navire corellien YT-2400 Black Hole, vous êtes autorisé à vous poser sur la plateforme 16, trajectoire 1-46-40. Ne déviez pas de celle-ci sans quoi nous vous abattrons sur le champs.

Je dirige sans mal le navire sur la plateforme vers laquelle nous sommes orientés avant de nous poser, les amortisseurs compensant sans peine le contact au sol. Tandis que la passerelle s’ouvre, la fumée de refroidissement des moteurs envahit l’espace visuel, jusqu’à laisser apparaître notre escorte jusqu’au Palais.

Accompagnée d’une demi-douzaine de gardes dont un Nikto à la mine patibulaire, une femme aux traits sévères nous considère avec méfiance. Petite, nerveuse, non loin de la quarantaine, un piercing discret dans le nez est la seule incongruité qu’elle s’autorise dans une allure sévère.

- Teysla Vixan, dit-elle (crache-t-elle) comme si cela était suffisant en guise de présentation. Sauf erreur de ma part, sa Seigneurie Gorba Gorensla n’est pas en affaires avec vous.

Directe, aggressive. Ma réponse est au diapason :

- Ce que contient cette mallette devrait lui en donner l’envie. A moins bien sûr que vous ne préfériez que je le propose à d’autres acquéreurs. Je vous en laisse juge.

Duel de regard rapide, une forme de test j’imagine, avant qu’elle ne tourne les talons et lève un index pour indiquer la direction à suivre. Je lui emboîte le pas après un rapide hochement de tête à l’intention de Ryko. Aux aguets, ma main tient fermement la mallette. Première étape franchie. Le plus difficile démarre.

Ryko te rend ton hochement de tête, et t'emboites le pas tandis que tu suis toi-même Teysla et sa garde rapprochée sur le couloir de la plateforme, vous amenant à une porte blindée qui s'ouvre automatiquement à votre arrivée, t'indiquant de probables caméras dans le bâtiment circulaire dans lequel vous pénétrez.

Le chemin que vous parcourez dans le dédale de coursives n'est habité que par les bruits de chuintement des portes et vos pas qui résonnent dans ce hangar, que vous finissez par dépasser pour arriver dans une partie bien plus richement décorée. Tu entends avant même de la voir une Cantina ouverte sur votre gauche, mais au signe de Teysla, tu comprends que ce n'est pas votre destination. Vous poursuivez votre périple pendant des minutes interminables, et une certaine tension commence à monter en toi tandis que tu te rends compte que l'image de Solange sur la "gueule du Rancor" est tout à fait adaptée. Des gardes armés à chaque croisement, des caméras qui ne cherchent pas à être discrètes, et malgré ton entraînement il s'agit d'un véritable labyrinthe d'acier duquel il serait complexe de sortir sans y laisser des plumes, même pour vous. Tu remarques tout de même au-dessus de vous un système d'aération assez important, qui doit courir tout du long du complexe, et des évacuations assez nombreuses.

Vous finissez par entendre une nouvelle musique tandis que vous descendez un escalier vous menant dans un grand hall circulaire composé d'arches et décoré de nombreuses oeuvres d'arts aux styles et aux époques variées mais avec un goût certain. Tu ne les reconnais pas toutes, mais tu es sûr qu'elles doivent valoir leur pesant de crédits. En son seing le hall abrite dans une ambiance enfumée aux néons de danseuses twi'leks et de bars une assemblée disparate installée dans des arches latérales dans des fauteuils ou debout devant le long bar, discutants fort dans un brouillard de narguilés et de différentes drogues que tu peines à identifier.

Au fond de la salle, une arche plus grande que les autres, une plateforme dorée rectangulaire lévite à quelques dizaines de centimètres du sol. Sur celle-ci un Hutt à l'air vicieux avec à sa queue deux Twi'leks dont une à la peau rouge, phénotype rare dans cette espèce. Il vous repère très vite, et son regard reptilien se tourne vers vous, alors que sa "cour" se tait presque instantanément à votre approche. L'orchestre Bith, posté sur une scène attenante, s'arrête lui aussi, et c'est dans un silence un peu gênant que Teysla s'avance et monte sur la plateforme par un petit escalier sur le côté pour lui parler à l'oreille.

Le visage de Gorba ne t'a pourtant pas quitté, même s'il s'attarde une seconde sur ton compagnon, qui ne peut s'empêcher de te glisser en chuchotant :
- Chuta, on aurait p'tet dû lui apporter un présent en plus, non ? Un petit sky Corellien, un truc à manger pour ses bestioles...Ou à torturer... , finit-il en te montrant un mur aux barreaux presque invisibles dans la pénombre. Des cachots, ou peut-être effectivement des salles de tortures.

Puis tu remarques que la partie centrale du hall est totalement vide, et les sillons qui forment un cercle en dessous de vos pieds te révèlent que soit le Hutt adore regarder la faune marine de ce marécage, soit vos pieds sont au-dessus d'une trappe menant à une arène comme les Hutts aiment à en construire dans leur Palais pour leurs petits "divertissements". Quant à savoir ce qui s'y cache...

Le Hutt plisse les yeux en continuant de te regarder tandis que Teysla annonce quelque chose à Gorba, et il finit par lever la main et l'orchestre se remet à jouer et les invités du Seigneur reprennent leurs activités comme si de rien n'était.

La limace vous observe encore, avant d'ouvrir une porte presque invisible derrière sa plateforme, ouvrant sur une pièce encore plus richement décorée que celle-ci. Teysla vous jette un regard, vous faisant signe de pénétrer dans ce qui doit être son "bureau privé", du moins tu l'imagines.

Vous suivez les directives de son bras droit, et pénétrez dans une pièce remplie d'oeuvres d'arts. Quelques pinceaux et une toile sont là, sur laquelle est peinte une scénette assez malhabilement représentée du Hutt et de sa cour. Sans être un spécialiste, on peut vite s'apercevoir que l'artiste qui a peint ça n'a aucun talent.

Gorba, entouré d'une garde de Gamoréens et de Niktos survitaminés ainsi que de Teysla, vous tourne le dos pour observer une sculpture étrange aux courbes cassées formant une figure qui semble défier les lois de la géométrie en trois dimension, une illusion de mouvement perpétuel. Sans vous regarder, une voix assez grave et caverneuse mais non dénuée de subtilité (chose rare dans l'apparence des Hutts) s'élève :- Intéressant, n'est-ce pas. Elle date d'il y a presque deux millénaires, et est attribuée à un Sculpteur d'une race éteinte. Pourtant malgré la distance, le message reste inchangé.. La surprise passée du fait qu'il vient de vous parler en basique, vous pouvez sentir une forme d'intelligence aigue chez ce Hutt. Il tourne la tête vers vous :
- Un constat qui pourrait paraître assez triste. Et pourtant vrai. La vie n'est qu'un cycle, et les choses, comme les gens, ne changent jamais vraiment.

Il fait glisser ses minuscules doigts sur un cube massif tout en effectuant une reptation pour s'approcher de vous, son regard serpentin s'accrochant au tiens :
- Qu'en pensez-vous, Monsieur Orion. Les gens peuvent-ils changer d'après-vous, et sortir de ce cycle ? Une racaille galactique dans votre genre qui a pour habitude de mentir et de trahir pour sa cause le fera-t-il encore et encore, ou pensez-vous qu'il puisse s'accorder et changer?

Question rhétorique à laquelle il ne te laisse pas vraiment l'occasion de répondre :
- Personnellement, je pense que les gens ne changent pas. Pas vraiment en tout cas.Et je pense qu'ils sont voués à confronter leurs ambitions et à se battre les uns contre les autres dans un cycle aussi vieux que l'univers. Mais je crois aussi qu'ils peuvent à l'occasion s'accorder. Lorsque leurs intérêts convergent, au moins temporairement.

Il finit sa reptation juste en face de toi et ajoute avec un sourire fendu de malice qui te fait presque froid dans le dos en regardant ta mallette :
- D'après ce que l'on m'a rapporté très récemment, non seulement vous avez attiré bien plus d'attention impériale que prévu sur notre accord que nécessaire, mais vous m'avez aussi privé d'une intermédiaire fiable. Le tout en violant les instructions prévues par ledit accord. Ce qui pourrait nous laisser penser que vous avez tenté de nous doubler...

Il te scrute un instant, alors que le temps semble s'être arrêté :
-Et pourtant, vous êtes ici. Ce qui nous laisse deux alternatives : vous êtes finalement intelligent. Ou bien totalement stupide. Mais vu que vous venez probablement d'amener l’œil de l'Empire sur mon Palais et sur les Hutts, je pourrais aussi miser sur une troisième option : vous êtes totalement stupide ET suicidaire.

Son air se fait subtilement plus menaçant et froid malgré ce maniérisme presque mondain en totale contradiction avec son apparence :
- Je dois avouer que je suis un peu, mmm, comment dire...Désappointé. Et voyez-vous, s'il y a bien quelque chose que je n'aime pas...c'est être désappointé. Alors si cette mallette contient bien ce que je pense, je vous suggère de me la donner sans plus attendre avant que je ne la fasse retirer de vos doigts froids et morts. Ensuite, vous pourrez me raconter une belle histoire. Mais tâchez de vous montrer convaincant, car votre vie ne vaut que le prix d'une récompense rondelette de l'Empire par laquelle je pourrais bien finir par me laisser tenter...

Le silence se fait. Aucun des participants à la scène n'a ouvert la bouche, observant silencieusement votre échange, prêts à exécuter les ordres de leur "Lorda". Teysla t'observe, et tu peux voir un sourire un peu sadique jouer sur ses lèvres. Les gardes sont sur le qui-vive, aussi tendus qu'un string de Twi'lek sur un Hutt.

Messages : 60 Date d'inscription : 26/02/2018

J’emboite le pas de notre hôtesse et du comité d’accueil qui l’entoure, tous mes sens en alerte. L’endroit est ultra-sécurisé, Gorba Gorensla ne laisse rien au hasard. Sa réputation sur ce point n’est pas usurpée. Bien que familier de ce type d’exercice, j’éprouve les plus grandes peines à réaliser une cartographie mentale du repère du Hutt.

Prendre d’assaut une forteresse comme celle-ci demanderait une puissance uniquement détenue par les Stormtroopers de l’Empire. S’échapper depuis l’intérieur demandera là aussi un talent que je ne suis pas certain de posséder. Des échappatoires sont pourtant possibles : système d’aérations et d’évacuations. J’espère néanmoins ne pas avoir à en arriver là.

Nous arrivons enfin dans l’antre de la bête après maintes couloirs et détours. Grandiloquent comme pour tout Hutt qui se respecte. Gorba se distingue par un goût prononcé pour les œuvres d’art. Ce qui donne un cachet certain dans ce qui est pour le reste un vulgaire tripot aux dimensions gargantuesques. Notre arrivée pose un silence pesant alors que l’orchestre Bith cesse ses notes flûtées et que les regards des pires malandrins de la galaxie se tournent unaniment vers nous. Gorba en tête.

Je réponds doucement aux observations de Ryko :

- Fais en sorte qu’on ne soit pas les prochains à garnir les cachots de Gorba, alors…

J’avance en suite d’un pas sûr pour me placer en face du Hutt qui trône sur sa plateforme. Un coup d’oeil aux Twi’leks lovées dans les replis de la queue de Gorba avant de fixer le bandit reptilien. Son regard ne m’a pas lâché depuis notre arrivée. J’ai pleinement conscience du vide qui m’entoure, et par conséquent du piège qui doit se trouver sous mes pieds. Un autre classique des membres de l’espèce de Gorba.

La musique reprend sur un ordre de ce dernier, brisant ponctuellement l’immense tension qui règnait. Tension qui renaît immédiatement lorsque nous pénétrons dans le bureau du seigneur des lieux. Là encore décorée avec le goût d’un esthète, mais j’en viens à me demander si le goût artistique n’est pas qu’une question relative en regardant la « croûte » qui représente Gorba et sa cour et qui trône au milieu d’autres œuvres que ne renierait pourtant pas le musé des arts de Coruscant.

J’abandonne ces divagations pour me concentrer sur les paroles du Hutt. En basique, voilà qui tranche avec les poncifs connus sur les siens. La diatribe est efficace, amenée lentement vers sa conclusion inéluctable qui devrait me pousser à lui tendre la mallette et à me confondre en excuses pour que ma vie soit épargnée. Un sourire joue quelques secondes sur mes lèvres devant l’habilité orale dont fait preuve le seigneur du crime. Mais je ne suis pas l’un des vulgaires contrebandiers avec qui sa politique de terreur fonctionne à merveille.
Lorsqu’il en a fini, je m’approche de la sculpture aux lignes brisées, parfaitement conscient de la nervosité qui habite la garde de Gorba. La poignée de la mallette toujours fermement tenue dans ma main.

- Cette pièce est remarquable, en effet, dis-je en me penchant de manière à tourner sciemment le dos à notre hôte. Mes sens sont pourtant accrus par la Force et je pourrai tout aussi bien avoir la pièce en vision à 360 degré. J’en ai cependant une interprétation différente de la votre : la galaxie est en perpétuel mouvement, elle n’est jamais la même. A chaque seconde où nous parlons, un drame, une joie intense, une guerre, un moment de paix se produisent sans logique, sans continuité. L’univers est Chaos, votre Seigneurie, voilà pourquoi il n’y a aucun schéma directeur qui permette de lui donner une cohérence globale.

Je me redresse et me retourne pour cette fois répondre au regard serpentin de Gorba Gorensla :

- Voilà pourquoi il vous a été impossible, à vous comme à moi, de prévoir la trahison de Misha. Intéressant n’est-ce pas ? Vous allez me rétorquer que comme toute autre chose, la trahison est prévisible. Mais dans ce cas, j’imagine que la présence impériale sur laquelle vous me mettez en accusation ne devrait pas vous surprendre. Je marque une pause. Moi elle m’a surpris et je ne m’en suis sorti que de justesse.

Nouvelle pause.

- Mais nous ne sommes pas là pour discuter destinée de la galaxie. Vous voulez le contenu de cette mallette, je veux l’ensemble des données en votre possession sur Zackam Vargas. Une fois que je les aurai vérifié, vous aurez la mallette.

Ma voix se fait maintenant lourde de menaces :

- Ou bien vous choisirez de venir vous emparer par la force de cette mallette. Dans ce cas, vos hommes finiront certainement par la prendre sur mon cadavre, mais je vous garantis que vous ne serez plus là pour en jouir.

Silence.

- Vous voyez, finalement tout n’est que choix. Rien n’est jamais prévisible à l’avance. C’est en cela que le chaos règne sur la galaxie.

C'est dans le silence pesant du regard reptilien de Gorba et de ses gardes que tu dévoiles finalement tes intentions. Teysla lève alors un sourcil froncé par une rage rentrée et commence à avancer vers toi, mais Gorba lui, qui n'a pas arrêté de vous observer toi et Ryko, l'arrête d'un mouvement de tête lourd.

Le son assourdissant du silence retombe après ton ultimatum, seulement habité par l'écho de la musique à l'extérieur de la pièce. Les gardes sont sur le qui-vive. Tu vois à leur regard effrayé qu'ils te connaissent de réputation, ou du moins croient te connaître. Et tu connais cette sensation d'attente. C'est celle de la ligne entre la vie et la mort, celle où tout peut basculer en un seul coup de blaster. Un vague souvenir de ta dernière entrevue dans une cantina te revient, et tu te demandes si ça ne va pas finir de la même manière.

La tension palpable éclate alors dans un rire gras et grave, qui dure presque une bonne vingtaine de secondes. Les gardes, d'abord décontenancés, finissent par se mettre à rire eux aussi. Seule Teysla semble rester totalement impassible, te fixant de ses prunelles plus noires que le vide spatial. Tu sens que Ryko est lui aussi prêt à dégainer, même si ce corps de droïde sous un poncho n'en montre rien.

Gorba s'arrête soudain et lève une minuscule main. Les gardes s'arrêtent alors instantanément eux aussi, tandis que le Hutt te toise une seconde avant qu'un sourire vicieux ne vienne fendre sa tête de ver :
- Tu es tout à fait mon genre de salopard, Orion...Dit-il, parlant maintenant dans sa langue natale. Il marque une pause en se laissant glisser autour de toi et ton compagnon d'infortune : Il y a tellement d'histoires à ton sujet, mon garçon. Personne ne sait qui tu es réellement, ni à quoi tu ressembles. Tu es devenu une sorte de mythe dans tous les cartels de la galaxie. Une histoire que les Caïds se racontent, du garde le plus insignifiant jusqu'aux plus grands Leaders du Soleil Noir et des Kajidics, poursuit-il en continuant de tourner avant de s'arrêter à côté de toi, plantant ses yeux jaunes dans les tiens : On raconte que c'est toi qui aurais massacré toute la garde de Taphan Kellar sur Nuria V avec...Une clé hydraulique. Une vraie boucherie, à ce qu'on dit. C'est vrai ?, finit-il avec une lueur sadique intéressée dans le regard.

Te laissant le temps d'une réponse courte, il reprend en plissant les yeux :
- Ta réputation te précède...Mercenaire. Et je prends tes menaces...Très au sérieux. Comptes tu utiliser un de ces pinceaux pour tenter de me tuer ? Ou cette valise, peut-être ? Dit-il comme si il s'agissait d'une conversation anodine.

Tu observes Teysla du coin de ton champs de vision. Cette femme est une vraie professionnelle. Tu peut sentir l'aura de menace imminente qui émane d'elle sans même qu'elle ait bougé le moindre muscle.

Gorba reprend, en basique cette fois :
- Je vois que tu es bien mieux renseigné que tu ne le laissais penser. Mais je n'en attendais pas moins de quelqu'un de ton envergure. Tu es aussi malin qu'on le prétend, on dirait. Petite pause tandis qu'il te tourne le dos et retourne vers ses sbires : J'ai effectivement quelques pistes sur cette petite...Chasse au trésor. Mais Bukee, il faudrait bien plus que la menace d'une légende telle que toi pour que j'y renonce.

Il tourne la tête à ce moment là, et tu peux voir dans son regard toute la cruauté de ce Hutt, et sa détermination cachée sous des couches de courtoisie matinées de menaces voilées. Il est clair pour toi maintenant que c'est un adversaire dangereux. Plus que la plupart des Hutts, tu peux le sentir, sans trop savoir comment.

Ryko n'attend visiblement qu'un signe pour agir, et un duel de regard semble s'être engagé entre lui et le bras droit du Hutt pendant que celui-ci finit par se retourner complètement pour vous faire face, avec une expression presque amicale :
- Mais je suis sûr que nous allons trouver un terrain d'entente. Après tout, la fortune de Vargas le sanguinaire est sûrement assez vaste pour deux...

Il t'observe longuement, puis ajoute :
- Comme je te l'ai dit, je ne pense pas que les gens changent. Mais les intérêts communs peuvent créer de solides alliances. Et malgré le fait que je devrais te torturer et bien plus encore pour les menaces que tu viens de me faire, je vais me montrer magnanime. Si tu consens à travailler avec moi, je m'engage à te rétribuer à ta juste valeur...Je partagerai avec toi mes découvertes, et le butin que nous trouverons. Qu'en dis tu, Mercenaire ?

Après un temps de silence, il finit par rajouter sur un ton de menace voilée :
- L'autre alternative consistera à découvrir si tu es réellement une légende invincible, ou un simple mortel qui peut saigner...Et mourir.

Messages : 60 Date d'inscription : 26/02/2018

La tension dans la pièce est semblable à la mèche courte d’un explosif. Un fil d’Arianne qui menace à tout moment de se rompre pour transformer en une zone de guérilla. Je sais que le jeu auquel je me livre est dangereux, je sais aussi que les chances de s’en sortir sont plus du côté du Hutt que du mien. Je reste pourtant impassible, bien trop conscient que la moindre défaillance laissera une brèche dans lequel le Hutt s’empressera de s’engouffrer.

La litanie récitée par Gorba est connue, flatter son interlocuteur, avant de lui mettre le coup décisif. Je réponds doucement avec un sourire énigmatique à la question sur le massacre de la garde de Taphan Kellar :

- Donnez-moi une clef hydraulique et vous aurez votre réponse.

Derrière le vernis de la flatterie, il n’est pas difficile de sentir l’arrogance et le sentiment d’impunité du Hutt dans son bastion. On le serait à moins. Je n’ai pas un seul doute sur ma capacité à en finir avec Gorba, mais même en utilisant cette option, nous n’avons quasi-aucune chance de sortir vivants de sa forteresse avec la faune qui l’habite.

*Avant d’agir, observes l’ensemble des éléments de la situation. Ton action pourrait être différente alors.* Cet adage me revient en même temps que le visage de son auteur : le Maître Jedi Hargonnen.

Si nous n’avons pas la capacité de déstabiliser la forteresse de Gorba, le poing de l’Empire, les Stormtroopers, le pourront. Alors que le Hutt poursuit sa démonstration pour me conduire à accepter ses conditions, je ferme les yeux quelques secondes, le temps de faire tomber le masque que j’utilise en permanence pour me dissimuler dans la Force. Désormais, ma présence est comme un phare pour l’Inquisitrice Stanza Kaiser. On va maintenant savoir jusqu’à quel point elle est prête à me ramener à son Empereur.

Je reprends le fil du monologue du Hutt, qui en arrive enfin à ses exigences : que je chasse pour lui l’héritage de Vargas en échange de ses informations, et qu’il partage celui-ci avec moi selon ses désidératas. Un marché de dupes, mais pouvait-il en être autrement ? Le tout en passant pour celui qui est magnanime. Une rhétorique admirable, Gorba est définitivement l’un des plus fins seigneurs du crime de son espèce, pourtant réputée dans le domaine. Impossible donc d’accepter directement sa proposition sans éveiller ses soupçons. Mon rôle est de tenter de négocier, comme le papillon prit dans la toile d’araignée qu’il vient de soigneusement tisser.

- Une solide alliance dans laquelle vous décidez et j’exécute, dis-je avec un sourire sans joie.

Je fixe subitement Teysla et m’adresse directement à elle, pour la distraire et discrètement adresser un signe de la main en langage codé à l’intention de Ryko pour lui signifier qu’on doit gagner du temps :

- Et vous, accepteriez-vous à ma place? J’en doute, dis-je sans lui laisser le loisir de répondre. Mais nous le saurons très vite.

Je détache mon regard de l’humaine pour fixer de nouveau les yeux jaunâtres et plein de malice refoulée du Hutt :

- Vous avez gagné Gorba, je ferai avec vous, mais à deux conditions non-négociables. La première, Nous serons tous les deux seuls lorsque vous me livrerez les éléments que vous avez autour du « trésor » de Vargas. Je marque une pause de plusieurs secondes en guettant la réaction du seigneur du crime, sans néanmoins lui laisser le temps de répondre. La deuxième est que votre bras droit sera de la partie lorsque je me mettrai en route, dis-je en une référence évidente à Teysla. Disons que cela vous permettra d’avoir un regard sur ma progression et, de mon côté, de conserver une caution pour m’assurer que vous ne chercherez pas à me doubler.

Nouvelle pause, plus courte.

- Qu’en dites-vous mon Seigneur ? Allez-vous me laisser une petite victoire ? Ou préférez-vous que nous vérifions tous les deux si je peux remplacer une clef hydraulique par l’un de vos pinceaux ?

Voilà, le moment décisif. Si Gorba mord à l’hameçon, le reste ne sera qu’une question de timing. Récupérer les informations avant l’arrivée des impériaux et prendre la fuite dans la confusion engendrée. S’il se doute de la supercherie, il nous faudra nous défendre armes à la main.

Le temps se fige encore une fois. La tension monte tandis que les pupilles fendues du Hutt te scrutent intensément ainsi que la mallette avec une attitude indéchiffrable. Son aura de menace semble presque tangible.

Les six gardes − quatre Gamoréens et deux Niktos, dont un colosse à la mine patibulaire − jouent dangereusement avec leurs armes. Malgré tout tu peux sentir la peur que ta réputation leur inspire.

Teysla elle observe alternativement Ryko et toi. Ses muscles bandés dans sa combinaison moulante en cuir ne laissent transparaître aucun stress. Seule ses narines qui soulèvent son piercing pourrait indiquer sa nervosité…Ou son impatience de passer à l'action.

La tension monte encore d'un cran dans le silence seulement habité par la musique étouffée dans cette salle privée dans laquelle personne ne vous entendrait mourir…
Le Nikto patibulaire à la peau jaune finit par mettre sa main griffue à son blaster en voyant les doigts de Ryko bouger. Le temps semble sauter un battement tandis que tu évalues vos chances de survies. Un frisson d’étrange excitation remonte le long de ton échine. Les probabilités de sortir d’ici en vie sont maigres. Anorexiques. Mais le tressaillement du combat est plus fort, et tu te prépares à prendre les devants dans un flash d’anticipation de la scène qui va avoir lieu.

Alors que vous vous apprêtez à déclencher un dernier baroud d’honneur en espérant ne pas y laisser votre peau, Gorba lève un fin avant-bras disproportionné décoré d’un bracelet manchette en or gravé de symboles étranges, et la tension retombe aussi vite que son bras est monté :
- Allons...Nous ne sommes pas des sauvages…, éructe-t-il en Hutt avant de tourner sa tête de limace vers toi avec un air sadique, Nous n’allons pas éliminer de potentiels nouveaux alliés, même s’ils se montrent impolis, n’est-ce pas ? Finit-il, en basique cette fois, sur un ton où tu peux sentir cette colère rentrée.

Tu souffles mentalement. Visiblement le Hutt a décidé de t’accorder ce point. Ce qui te semble assez étrange, et tu ne peux pas t’empêcher d’attendre le piège se cachant derrière ce ton mielleux.

Le Hutt tourne sa tête serpentine vers Teysla puis désigne Ryko de son énorme menton :
- Accompagnes donc notre…Invité. Offres lui un rafraîchissement pendant que je m’entretiens avec notre… nouvel allié potentiel. Je compte sur toi pour prendre soin de lui…Comme il se doit...Finit-il avec un fin sourire à Teysla qui hoche la tête.
Ryko plisse ses yeux lumineux, te regarde quelques secondes, puis les lève au plafond :
- On dirait que c’est mon jour de chance…Dit-il sur un ton robotique badin tout en se dirigeant vers la sortie. Passant devant toi, il ajoute en te regardant intensément : Ne fais rien que je n’ferais pas...Et surtout, ne fais rien que j’ferais…

Encadré par tous les gardes, Teysla en tête, Ryko et son cortège quittent la salle, vous laissant seuls. Toi, le mercenaire jedi amnésique redouté, face à un des Hutts les plus vicieux et puissant de la galaxie.

Celui-ci effectue quelques reptations nonchalantes jusqu’à un bar qui sort d’un mur, dévoilant d’innombrables bouteilles que tu devines rarissimes. Il en ouvre une, un vin Aldéranais à ce que tu peux voir de l’étiquette poussiéreuse :
- Un verre ? Demande-t-il encore en basique sur un ton très mondain. Mais il ne sert qu’un verre qu’il hume tout en épiant visiblement tes réactions du coin de l’œil :
- Avant de sauter sur un pinceau, saches que ce bracelet que tu vois à mon poignet est un gadget de haute technologie qui transmet mes signes vitaux à mon second. Si même ma tension venait à monter, elle le saurait immédiatement…Et même dans le cas où tu serais assez suicidaire pour tenter quelque chose, tu pourrais apprendre à tes dépends que contrairement aux apparences je ne suis pas aussi facile à malmener que la majeure partie de mes congénères…

Cette mise en garde achevée, il sirote tranquillement une gorgée de ce vin sombre et presque violet dans un verre finement sculpté et décoré, puis le pose et lève vers toi un regard inquiétant et vide :
- Tu es la deuxième personne à me menacer de mort aujourd’hui, Bukee…

Il laisse planer un silence menaçant, ses yeux de serpent ayant pris la forme de deux fentes, et son visage affable ayant laissé la place à celui du dangereux chef de cartel qu’il est :
-...Et je déteste qu’on vienne chez moi me menacer…, souffle-t-il presque tout en commençant à effectuer une lente reptation autour de toi, au point que tu sentes son haleine visqueuse. Il finit par s’arrêter devant toi, plongeant ses yeux jaunes fendus dans les tiens : …Je devrais vous jeter, toi et ton compagnon droïde bizarre, à mes chiens Akh et vous écouter hurler et me supplier…
Il s’arrête un instant, jaugeant ta réaction. Puis soudain il tourne la queue comme si tu ne constituais pas vraiment une menace, et se dirige vers un holo-projecteur sur le côté de la salle qui s’éclaire d’une lumière bleuté, affichant un YT-2400 bien trop familier :
- Très beau navire. Très…Corellien.
A côté du Black Hole Sun s’affiche une tourelle qui vient de se mettre en position de tir :
- …Évidemment une fois détruit il risque de perdre beaucoup de sa valeur. De même que tes alliés que mes scanners ont détectés, et auxquels tu as l’air de suffisamment tenir pour les avoir ramenés ici…A moins que tu n’aies décidé d’en faire des cibles, dit-il avec un accent légèrement sadique.

Il te lance un regard de réel prédateur, puis s’approche lentement de toi :
- Voilà ma seconde offre, « Orion ». Et je n'en ferais pas d'autres. Tu me laisses cette personne blessée dans l’infirmerie de ton vaisseau – sûrement la Twi’lek blessée qui t’a aidé à t’échapper de Nar – ainsi qu’un autre invité pour s’occuper d’elle pendant le séjour tout confort qu’ils vont passer en tant qu’invités de marque dans mon Palais jusqu’à ton retour. Ton amie sera traitée et soigner comme si elle faisait partie de ma famille, je te le promets. En contrepartie de quoi je m’engage à te raconter ce que tu ne sais peut-être pas déjà sur le trésor, à te confier Teysla ainsi que la véritable carte - et pas la contrefaçon que tu penses être la vraie. Et dans ma grande magnanimité je suis même prêt à t’éviter d’être pris par les impériaux auxquels je t’ai vendu à la seconde où tu t’es approché de cette planète…Et qui vu leur acharnement à te poursuivre vont certainement arriver d’un moment à l’autre…

Tu te rends alors compte de la toile énorme de réseaux de renseignements dont doit disposer ce Hutt. Il t’observe une seconde, puis reprend avec un sourire vicieux au coin de ces lèvres invisibles :
- Tu as vraiment cru que je t’avais engagé pour ce casse sur Rannoch à cause de ta réputation, Bukee ? Non, je savais que tu étais derrière ces vols dont aucune victime ne voulait parler. J’ai passé dix ans de ma vie à chercher ce trésor, et tu n’as pas été assez discret pour camoufler tes traces. Alors j’ai fait en sorte que tu penses pouvoir m’utiliser pour voler la dernière pièce de la boussole. Mais je dois avouer que la suite des événements m’a un peu surpris…Surtout cette visite. Mais je ne vais pas me plaindre de cette aubaine.

Gorba Gorensla te jette alors un regard en biais réellement vicieux :
- Alors…Qu’est-ce que tu en dis, Mercenaire ? Je garde deux de tes amis, et tu peux voguer librement vers notre butin avec ma Lieutenant. Ou je peux faire exploser ton navire et tes amis, et tu devras te débrouiller pour trouver une autre porte de sortie après avoir essayé de me tuer. Très honnêtement, je me trouve d’humeur réellement généreuse étant données les circonstances. Alors pèses bien tes prochaines paroles, car elles pourraient bien être les dernières.

Tu sais d'une expérience dont tu ne te souviens pas entièrement que ce Hutt est non seulement réellement dangereux, mais très sérieux. Tu sens qu'il n'hésitera pas à abattre ton vaisseau et te livrer aux impériaux sans même tressauter de la queue.

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La tension est telle que chaque mot ou attitude déplacé risque à tout moment de faire voler en éclat le fragile équilibre de la pièce. Avec le calme d’un animal à sang froid, j’observe les gestes des gardes du Hutt se préparer au combat. Je connais suffisamment Ryko pour voir qu’il est lui aussi prêt à lancer les hostilités. Gorba met pourtant un terme à l’affrontement qui devenait inévitable pour accéder à ma demande d’un entretien privé. Une petite victoire, même si je sais que le plus dur commence.

Je le laisse mener sa barque, mutique. Je me maîtrise suffisamment pour que mon visage reste impassible lorsqu’il menace le Black Hole Sun et ses occupants, tout comme ses menaces liées à l’arrivée des Impériaux. En réalité, j’évalue l’ensemble de mes options.

La première est que, quel que soit ce qu’Orion a pu faire par le passé, je n’ai nullement l'intention de laisser ceux qui sont venus avec moi jusqu’ici se faire pulvériser dans notre vaisseau. Une découverte intéressante sur celui que je suis vraiment.

La seconde, tuer Gorba Gorensla, n’est pas une option ensigeable à cet instant. Il a manifestement des informations dont j’ai besoin. Je fais donc taire l’impulsion impérieuse d’exterminer cette crapule purulente. Pour le moment.

La troisième, utiliser l’Empire contre Gorba, est une carte encore valable, quoiqu’en pense le Hutt. Il a autant besoin de moi, que moi de lui. Il ne me livrera pas sans autre alternative.

L’heure est donc a répondre à sa proposition. Je saisis une cigarette, l’allume, et mes yeux se plissent légèrement pour observer le vieux gangster à travers les fumerolles.

- Il semblerait donc que nous soyons deux à avoir été menacés à plusieurs reprises aujourd’hui, dis-je d’un ton froid. Les risques des carrières que nous avons choisi, je suppose. J’accepte vos conditions. Je laisse un silence glaçant s’étirer avant de reprendre. Et puisque nous en sommes au stade des avertissements courtois : si vous ne tenez pas parole sur la sécurité des deux personnes qui resteront dans votre palais, vous apprendrez rapidement qu’il faut plus qu’un bunker surarmé pour se dresser entre moi et l’objet de ma fureur.

J’éteins ma cigarette à demi consommé dans le verre de vin de mon hôte en le fixant droit dans ses yeux jaunes.

- Maintenant que nous avons un accord, si nous jetions un œil sur la véritable carte en votre possession.

Te laissant répondre silencieusement, le Hutt tourne malgré tout autour de toi comme un prédateur autour de sa proie. Il acquiesce à ta menace, éludant en fait le sujet et se contentant d'un "A la bonne heure !"

Il appuie sur un bouton de son bracelet, et alors qu'il sent la menace de le tuer sur le champs pour ce geste il lève les mains en affichant un sourire presque innocent :
- Allons, allons, du calme, mercenaire. J'annonce juste à mon second que tu ne m'as pas tué par un moyen ou un autre, et qu'elle n'aura pas à détruire ton compagnon mécanique et les autres passagers de ton vaisseau. Une petite précaution, juste au cas où..., finit-il alors qu'un sourire en coin balafre son visage.

Puis il se contente d'hocher la tête à ta demande sur la véritable carte, et se dirige vers une des œuvres d'arts qui ponctuent ce bureau-atelier-salle d'exposition : un buste d'une race au visage tentaculaire que tu ne reconnais pas, dont il bascule un des tentacules.

Une dalle jusque là invisible s'ouvre dans le sol, et un petit pilier d'une vingtaine de centimètres en métal s'en élève comme la tige d'une plante qui s'ouvre en une corolle métallique dans laquelle apparait un cube en métal orangé richement ouvragé et orné de motifs étranges, recouvert d'un champ de force aux reflets blancs.

Il pose son doigt sur un dispositif juste en dessous du pédicelle, et le champs de force disparait.

Un fin sourire passe lentement sur le visage de Gorba qui se saisit du cube tandis que la fleur mécanique s'enfonce à nouveau dans le sol, la dalle disparaissant sans aucune trace.

Il observe ta réaction une seconde face au cube qu'il tient, puis tourne deux des faces sur elles-mêmes et jette l'artefact en l'air.

Pourtant celui-ci décide de ne pas respecter les Lois de la gravité conventionnelles et reste à la hauteur de vos visages, des raies bleues se déployant soudain dans l'air pour former l'hologramme de ce que tu reconnais être la galaxie, dont certaines parties que tu connais à peine.

Le sourire du Hutt se transforme alors en un air grave, et il déclame d'un ton aux accents didactiques :
- Comme tu ne l'ignores certainement pas, Zackam Vargas, l'Empereur Pirate, aurait accumulé et caché un trésor quelque part dans cette Galaxie. Un trésor si vaste, dit-on, qu'il constituerait "Une fortune plus grande que ce qu'aucun être dans cet univers ne pourrait désirer". Craignant ses hommes autant que les autres forces de la galaxie de l'époque, il aurait alors décidé dans un accès de paranoia de cacher ce trésor de tous sauf de lui, mettant au point un jeu de piste et de piègespour s'assurer que jamais personne ne puisse mettre la main dessus. Il se serait même débarrassé de tous ceux qui l'avaient aidé et connaissaient l'emplacement du trésor. Après sa mort, personne ne su donc où était caché le magot. Et de l'Empire jusqu'aux Hutts, tous ont échoué dans cette quête, faisant passer d'Histoire à Légende puis à Mythe le Trésor de Zackam Vargas, l'Empereur Pirate qui faillit faire basculer la galaxie sous sa coupe...

Pendant qu'il raconte la Légende de Zackam dans la pénombre bleuté de la carte galactique projeté par cet étrange cube cosmique, un flash te vrille le cerveau. Le visage d'un homme. Barbe poivre et sel et cheveux longs, habillé de pourpre. Il te raconte quelque chose de similaire, mais tu ne peux pas entendre sa voix. Son nom te revient alors dans un éclair de conscience, évocation sortie du voile déchiré de tes souvenirs en lambeaux : Jed Astra.

Mais la vision trop fugace disparait aussi vite qu'elle est venue, et tu retrouves le regard reptilien de ton hôte qui t'observe en tirant sur un narguilé situé à côté de lui. Visiblement inconscient de ton moment d'absence, il recrache nonchalamment la fumée en volutes grises :
- Mais dans certaines parties de la galaxie, il se raconte une toute autre histoire. Plus terre à terre. La rumeur voudrait que son Second, un Duro du nom de Jenal Jin, aurait miraculeusement réchappé de la purge de Zackam, et se serait enfui dans une partie de la galaxie si isolée que même l'Empereur Pirate ne le retrouva jamais. Et l'on dit qu'il aurait emporté avec lui l'emplacement de la cachette, ainsi que le système permettant de pister le Trésor...Privant le Roi des Pirates de son immense fortune et de ses rêves de grandeurs et de domination de la Galaxie..., Finit le Hutt avec un sourire rusé, avant d'enchaîner en crachant le reste de sa fumée par les nasaux avec un air distrait : Il m'aura fallu dix ans d'une quête, dont je t'épargnerai les ennuyeux détails archéologiques et criminels, pour remettre enfin la main sur ce "cube de la destinée", comme son concepteur l'a semble-t-il surnommé. Mais ce n'est qu'une des deux parties de la clé qui mène au trésor. L'autre moitié est constituée de la boussole...

Il prend alors le cube dans sa main, et te montre une encoche sur l'une des faces :
- Qui s'insère ici, si mes renseignements et mes déductions sont exacts. Plus compliqué encore, comme tu le sais, la boussole est constituée de plusieurs parties. La raison de ce démantèlement est nébuleuse et ne m'intéresse pas réellement, mais a rendu cette chasse au trésor à la fois plus palpitante et éminemment plus compliquée. Je ne sais pas comment tu as connu l'existence de la boussole et de la carte, mais j'imagine que tes péripéties n'ont pas été plus simples, et je te félicite d'être arrivé jusqu'ici. Tu as doublé ici tellement de camps qui l'ont cherché au fil du temps qu'on ne les compte plus...

Il finit en tirant à nouveau sur son narguilé :
- Je sais que tu as en ta possession le reste des composants de la boussole. Dans cette valise, tu as la dernière pièce...Enfin...Si cette valise n'est pas vide. Et maintenant, tu possèdes la véritable carte pour te mener à destination...Excitant, non ?

Il recrache la fumée par ses énormes narines, et pose son regard serpentiforme sur toi en te tendant l'artefact :
- Tiens, Nyee. Et fais en bon usage. Cet objet m'a coûté une fortune tant en crédits qu'en temps et en personnel. Alors ne gâche pas tout...Partenaire. Et surtout...Ne cherches pas à me trahir. Mon second y veillera, et devra me tenir au courant de vos avancées assez régulièrement pour que je ne te soupçonne pas de vouloir me doubler. Sans quoi... Je tuerais tes amis sans aucune hésitation.

Il pose le narguilé, et t'aiguilles d'un mouvement de bras vers la porte :
- Va, maintenant. Et surtout, ne reviens pas sans notre précieux butin. Nous serons bientôt riches, toi et moi.

L'artefact pèse lourd dans ta main. Visiblement la matière métallique un peu chaude dont il est fait est très dense. Les symboles cryptiques sont inscrits sur chaque face, comme un message incompréhensible et mystique. Et plus que ça, tu sens quelque chose dans ce cube, comme s'il était en quelque sorte vivant. Pourtant, tu es à peu près sûr qu'il ne s'agit pas d'un Holocron.

Alors que tu hésites sûrement sur la suite à tenir à ces révélations et à cette acquisition, la voix caverneuse du Hutt s'élève à nouveau :
- Encore une chose, Orion. Si tu comptais finalement me tuer avec ce pinceau maintenant que tu as ce que tu étais sûrement venu chercher...Il est possible que j'ai partiellement menti sur le signal envoyé à ma chère Teysla. Elle a aussi pris la liberté d'amener tous tes compagnons ici. Tu n'auras plus qu'à choisir avec lesquels tu repartiras. D'après notre Deal, je garde en ma compagnie la Twi'lek ainsi qu'un autre de tes compagnons. Choisis lequel, puis reprends la route. Le chemin est encore long jusqu'au trésor de Vargas, tu n'as pas de temps à perdre.

Après un dernier sourire légèrement sadique, il te tourne carrément le dos et semble tomber en contemplation devant un des tableaux qui orne les murs de son bureau, ne te prêtant visiblement plus aucune attention.

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Le duel se poursuit avec le Hutt, jouant tout à tour de la menace et de la négociation serrée, toujours sous couvert de la plus grande méfiance. Un fil ténu vient de se tisser entre nous. Un fil qui se rompra tôt ou tard, mais que nous devons maintenir malgré notre antagonisme le temps de découvrir si une légende de la galaxie est bien réelle ou non. Toujours sur mes gardes, j’observe chacun des gestes du Hutt, prêt à réagir à toute action qui pourrait être menaçant de sa part. Celui-ci le sent d’ailleurs, et cherche à me tranquilliser sans grand succès.

Avec attention, je patiente tandis que le Hutt fait éclore une sorte de cube depuis un mécanisme complexe qui le dissimulait. Brièvement, l’image d’un cube similaire mais d’un noir d’ébène avec des écritures rouges luminescente au-dessus d’une tombe se substitue à la scène avec le Hutt. Au fond de moi, une présence malsaine s’agite. Retour à l’instant présent, ce n’est pas le moment de me laisser distraire par des fragments mémoriels qui sortent du néant.

Il ne s’agit pas d’un Holocron, malgré la similarité qu’il peut exister, ça j’en ai la certitude. Lancé en l’air, l’objet projette une carte de la galaxie et Gorba se livre à une déclinaison de la légende de Zackam Vargas. Je ne l’entends qu’à moitié, victime malgré moi d’un nouveau flash de ma mémoire. Cette histoire, Jed Astra me l’a déjà raconté. Quand, où, et pourquoi, cela ne me revient par contre pas.

Gorba poursuit son monologue comme si de rien n’était, et donne un éclairage à ma recherche de la boussole, ainsi qu’à l’utilité de l’objet qu’il me confie par la suite. Les deux réunis fournissent l’emplacement de ce fameux trésor, quel qu’il soit.

Je prends le cube lorsque Gorba me le tend, insensible à la raillerie au sujet de mes intentions de meurtre à son sujet. Ce vieux reptile flasque et pédant, se comporte comme une araignée sur sa toile. Le moment venu, je viendrai mettre le feu à sa toile, et nous verrons alors comment il réagira.

Sans mot dire, je quitte le discret bureau dans lequel le Hutt affecte maintenant une attitude d’ignorance à mon égard. Ce qui me va très bien. Je retrouve l’atmosphère enfumée du grand hall du palais de Gorba, et fait face au visage fermé de Teysla, sûrement partagé entre la joie de tenir entre ses mains mes compagnons, et la colère d’être mis entre les miennes.
Il est plus difficile d’affronter le regard de mes autres compagnons de route, dont l’incompréhension est aisément devinable sur leurs visages. Inutile de faire durer le suspense et je m’approche donc directement d’eux, après avoir glissé la cube dans l’une des poches refermables de la combinaison.

- J’ai ce pourquoi nous sommes venus ici. Le deal est plus compliqué que prévu. J’enchaine sans pause. Som, tu restes ici avec Ani. Le Hutt a donné sa parole qu’il vous traiterait bien tant que notre deal tiendra debout, à savoir le partage de ce que nous découvrirons grâce à la clé qu’il m’a fournie… En échange, sa majordome vient avec nous. Disons que chacun a demandé ses garanties.

Je lève le doigt devant la réaction épidermique de Solange :

- Pas ici.

Je me tourne vers Teysla :

- Gorba s’apprête à recevoir des invités, et je ne voudrai pas que notre présence perturbe les festivités. Ne traînons pas.

Avant de partir, j’embrasse doucement le front d’Ani allongée sur son lit à répulseurs, puis hoche la tête vers le Nautolan et souffle « Never fail ». Inutile d’ajouter quoi que ce soit. Je tourne ensuite les talons et m’engage à la suite de mes compagnons vers le Black Hole.

Tes compagnons t'observent, chacun ayant visiblement sa propre opinion sur ce qui est en train de se passer. Tandis que Kaz te regarde d'un air d'incompréhension totale en se débattant comme un petit diable avec un Gamoréen deux fois plus grand que lui, Som reste aussi placide que s'il avait mal déjeuné mais tu sens toute l'interrogation de ses yeux globuleux, et Solange est peut-être perplexe, mais elle est trop occupée à t'assassiner carrément d'un regard noir que tu ne connais que trop bien sans savoir pourquoi : la Haine. Quant à Ryko, fidèle à sa réputation, il est déjà en train de "nouer des liens" avec les gardes. A moins qu'il ne cherche à les tuer en leur balançant des vannes.

Teysla, grande princesse, te laisse la parole. Grand mal lui a pris, mais elle ne relève pas ta pique sur son rôle de domestique. Elle se contente d'observer au travers de son regard fin et noir l'éventuelle menace que constitue le groupe, et semble attendre quelque chose.

Solange pique effectivement un far, mais s'arrête devant ton index et ton avertissement qu'elle semble juger assez dangereux pour se taire.

La tête tressée de longs cheveux noirs de jais de Teysla se secoue à la négative devant ta requête de ne pas traîner, et elle lève elle aussi un index à l'ongle noir acéré assorti à son pantalon et son crop top en cuir, te sommant silencieusement d'attendre tandis qu'un Twi'lek aux airs de fouine glisse quelque chose à son oreille recouverte de piercings. Elle lui glisse quelques paroles au lekkus en retour tandis que tu embrasses le front de ton ancienne compagne et souffle quelques mots à ton ami Som qui se contente de hocher la tête d'un air déterminé. Ce n'est qu'après quelques longues dizaines de secondes à vérifier son matériel, ses armes et son sac que la Reine en noir daigne se tourner vers toi :
- Allons-y.

Ryko prend Kaz par le col pour vous emboiter le pas, et Solange après quelques recommandations médicales à Som et un long moment d'hésitation sur la conduite à tenir fini par vous suivre, probablement plus par peur de mourir inutilement que par crainte de se battre ou de te confronter. Bien qu'un vague souvenir semble vouloir te rappeler que malgré ses airs de pimbêche intello-aristo, c'est une combattante aguerrie, surtout avec son bras cybernétique.

Vous parcourez le labyrinthe du Palais de Gorba dans le sens inverse de votre venue, et le temps te semble plus court pendant que tu réfléchis, ton regard distraitement attiré par la croupe chaloupée de la Lieutenant de Gorba qui se secoue bon train. Laisser Teysla venir est un poids dont tu te serais sûrement passé, mais il n'y avait pas vraiment d'alternative. Quant au reste de ta quête...

Vous arrivez devant le Black Hole Sun, et tout le monde monte dans le vaisseau dans un silence de mort d'une mission à l'équipe pour le moins...Eclectique. Kaz se dégage de l'emprise de Ryko avec un regard de sale gosse qui veut clairement dire "mais fiches moi la paix". Solange et son bras cybernétique ont l'air autant à leur place ici que dans un bar à Pute de Nar Shadaa, et Teysla, malgré son rôle d'otage autant que d'espionne au milieu d'un groupe hostile dégage une aura de meurtre telle qu'on pourrait croire qu'elle peut tous vous tuer à l'envi.

- Eh ben, Armano...Un Satunda comme les autres..., finit par lâcher Ryko.

C'est sur cette boutade que vous montez dans l'YT, alors que chacun se met à un poste et que vous décollez.

Au moment où vous pénétrez dans l'espace, une sensation de menace te prend les tripes. Une sensation que tu reconnais tout de suite. L'inquisitrice. La menace est de plus en plus proche, et tu penses qu'elle ne va pas tarder à débarquer ici.

La voix assez grave mais suave de Teysla se fait entendre tandis qu'elle t'observe avec une moue dubitative sur ses lèvres tout aussi noires que le reste de son accoutrement, contrastant totalement avec son teint cadavérique :
- Alors, Orion. Quelle est la prochaine étape ?

Les autres restent silencieux en attendant ta réponse, sauf Ryko qui ne peut s'empêcher de glisser avec un regard rouge très sérieux sous son chapeau :
- Ben perso, j'prendrais bien un p'tit verre...Pas vous ?

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Le trajet de retour vers le Black Hole Sun paraît bien long et morose entre les révélations du Hutt que je passe mentalement en revue, et le silence pesant de notre groupe tout juste troublé par les gesticulations de Kaz entre les mains de Ryko. A deux reprises, mon regard se perd sur les courbes du lieutenant de Gorba.

*Arrêtes ça tout de suite*, me dis-je avant de reporter une troisième fois mon attention sur le déhanché de Teysla.

Cela a au moins le mérite de faire passer le temps jusqu’à notre entrée dans le vaisseau de Ryko. Je m’arrête un court instant sur la passerelle et tourne mon regard vers le palais de Gorba, troublé. Vais-je abandonner ces deux compagnons comme Solange en semble persuadée, ou succomber au chantage de Gorba ? Avec dépit, je ne suis pas capable de répondre sans hésitation à cette question. Qui suis-je réellement ?

Inconsciemment, je jette un rapide coup d’œil sur le tatouage qui orne le dos de ma main droite.

Chevauches l’étoile mourante

Sans que j’en comprenne le sens, cette maxime qui me revient en tête me rassure sur moi-même. Je ne les abandonnerai pas. Je m’engage alors d’un pas décidé dans le ventre de l’YT.

- Ryko, on fout le camp.

A peine sommes nous en orbite de Nal Hutta qu’une sensation prégnante vient obscurcir mon attention. Haine, colère, peur. Presque palpables et charnelles. Des sentiments étonnamment rassurants, dans lesquels je sais m’être réfugié dans le passé. Ils me sont néanmoins exogènes aujourd’hui. Mes yeux fouillent la tapisserie de l’espace en quête de l’émettrice. Elle n’est pas encore là, mais ce n’est qu’une question de secondes. Sans répondre au majordome de Gorba et en ignorant la boutade de Ryko, je dis :

- Cap sur le Vault, il nous faut les dernières pièces du puzzle.

Je me lève du siège de copilote, puis ajoute :

- Et magnes-toi, car notre amie commune rencontrée à Nar Shaada est bien décidée à nous renifler l’arrière-train. Ne lui laissons pas le privilège de poursuivre notre précédente rencontre.

Je quitte le cockpit, Teysla sur mes pas, pour rejoindre la salle commune du vaisseau. Sans ambages, je fixe Solange et dis d’un ton un peu trop aride, même à mes propres oreilles :

- Dis-ce que tu as à dire. Et ensuite trouves moi tout ce que tu peux sur un certain Jed Astra.

Dans le même temps, j’ouvre la mallette qui ne m’a jamais quitté et en sors le cube remis par Gorba Gorensla, ainsi que l’une des pièces de la boussole pour les poser sur la table de Dejarik. Tout en écoutant l’humaine au bras cybernétique, je commence l’assemblage.

Encore une fois, je m’émerveille de la nature de cette carte, si semblable à un holocron et pourtant… si différente.

L'étrange droïde t'observe de ses yeux de braise avant de te répondre tandis que tu quittes le poste de pilotage, une Teysla interloquée sur les talons :
- Fais pas comme si t'avais pas aimé te battre contre cette Chika, Armano...On sait bien tous les deux qu'c'est faux, dit-il d'un air énigmatique avant de se lever et de tapoter rapidement sur le pupitre d'astrogation : Le trou du cul de l'Univers...Wouhou...C'est parti..., entends-tu alors que tu sors de la cabine pour te diriger vers la salle commune où tu trouves Solange en train de consulter inlassablement son Datapad avec ce qui semble être une éternelle cigarette.

Alors qu'elle te voit, elle s'apprête à dire quelque chose, mais ta tirade la prend de cours. Elle t'observe un instant derrière son visage parfaitement symétrique aux airs de petite noble avant de finir par parler :
- Si il arrive quelque chose à Som ou à Ani, je te promets que je te tuerais, même si ça doit être la dernière chose que je fais de mon existence...

Elle plisse les yeux d'un regard meurtrier, et tu aperçois Teysla, assise sur un des bouts du canapé circulaire en faisant mine de ne pas vous observer, qui esquisse un demi-sourire dans la pénombre.

Solange souffle la fumée de sa cigarette puis finit par enchaîner d'un air frustre qui ne lui ressemble guère (du moins de ce que tu te souviens d'elle) :
- Je ne suis pas une banque de données, Damian. Je vais consulter celle de l'ordinateur de bord, mais je n'te promets rien...De mémoire, c'était un pirate, lui aussi, non ?

C'est alors, que sortant de nulle part, Kaz apparait derrière vous :
- Ouaip ! Un Pirate de l'Ancienne République...Il est mort vers la fin d'la guerre, j'crois...C'était un des plus grands Pirates de la Bordure, presque aussi astral que Vargass !...

Devant l'incrédulité de tes compagnes, il hausse les épaules et les mains :
- Bah quoi !? J'aime bien les histoires de pirates...Et l'vieux Kodo dans l'squat de Nar, il en connaissait un tas, d'histoires de pirates...Jed Astra c'était une Légende de la bordure extérieure du temps de Kodo. Y racontait qu'il avait travaillé pour lui. M'enfin bon, y racontait beaucoup d'mithos ce Sleemo...Finit-il avec un air agacé avant de revenir à ce qu'il disait : 'fin bon y paraîtrait qu'à un moment il a rejoint les confédérés, et il y a laissé sa peau. Y en a qui disent qu'il serait encore en vie, mais personne sait si c'est vrai, même pas l'vieux Kodo, donc y d'vait pas mentir...

Pendant que Kaz raconte son anecdote décousue, Solange tape sur son datapad. Lorsqu'il finit sa dernière phrase elle ajoute :
- Le jeune garçon a raison. Jed Astra était un des pirates les plus recherchés par la République une dizaine d'années avant la chute de la République. Il était apparemment très célèbre pendant la guerre des clones, profitant de la situation. Puis..., elle marque une pause : ...Il a rejoint les rangs de la Confédération des Systèmes Indépendants...Les raisons restent nébuleuses, mais ça pourrait avoir un lien avec la mort de sa fille la même année...Tuée par la République. Il est apparemment mort quelques temps plus tard, tué soit par la République, soit par son propre camps, les versions divergent....

Elle s'arrête là, avant de t'observer un instant :
- C'est tout ce qu'il y a dans la banque de donnée du vaisseau. Il faudrait consulter des archives impériales -si il reste des renseignements là-dessus- pour en savoir plus. Satisfait ?

Kaz semble parti aussi vite qu'il était venu, et Teysla semble ne pas en manquer une miette en jouant avec ses ongles noirs qui ressemblent à s'y méprendre à des lames de rasoirs.

La voix électronique de Ryko résonne dans la salle :
- Prochain arrêt dans Quarante huit heures, un trou paumé sans nom dans la région de la centralité...

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