Scène 4 : Memory Locked

Deux jours plus tard, Un endroit anonyme de la Centralité, aux abords de l'espace sauvage...



Dans le poste de pilotage du Black Hole Sun, le vortex lumineux est remplacé par des raies bleues et blanches qui s'atténuent tandis que le transporteur léger pénètre dans l'espace normal des coordonnées indiquées par la mystérieuse puce de la légendaire banque de l'ombre.

Un champ d'astéroides t'accueille, te laissant manœuvrer parmi les débris rocailleux de cet espace aux étoiles presque absentes, seulement éclairé par la réfraction d'un soleil rouge-jaune lointain sur les nappes colorées de gaz environnantes.

Aucun signe de votre destination, quelle que soit sa forme, et les instruments de bord semblent totalement aveugles pour une raison inconnue. La douce voix de Solange, qui a pris le pupitre des instruments de bords, te donne la réponse :
- La composition de ce champs d'astéroides est très particulière. Ce sont des métaux électromagnétiquement chargés. Avec la présence des gaz environnants, ça créée un champ d'interférences qui perturbe complètement tous les instruments de bord...Tu vas devoir piloter à vue...Orion..., finit-elle en regardant un des astéroides vous passer à quelques mètres d'un air peu rassuré.

Teysla, qui occupe le poste des écrans et fonctions secondaires, te jette son air froid auquel tu commences à t'habituer :
- Évites de nous faire tuer avant le début de l'aventure, Champion...

Ryko, qui occupe le siège à côté du tiens, compense efficacement tes gestes en appliquant des poussées parfaitement synchrones sur les répulseurs, te faisant sentir qu'il est ton co-pilote depuis un bon moment :
- T'en fais pas, beauté frigide, c'est pas notre premier rodéo spatial...Par contre, aucune trace d'une station ou de quoi que ce soit qui ressemble à un coffre-fort de l'espace...Et pas un caillou habitable à des parsecs à la ronde..., annonce l'étrange droïde d'un air circonspect.

- Peut-être qu'ils ont changé d'endroit ? Propose Solange.
- Non, j'ai encore vérifié tout à l'heure, on est bien aux coordonnées indiquées...Le bord du monde connu du cadran le plus oublié de la Galaxie...Continues le Shard d'une voix digitale aux accents blasés tout en continuant de scruter de ses yeux rouges luminescents le sombre horizon de débris flottant traversé de raies de lumières pâles presque aveuglantes.

Pourtant en ton for intérieur, tu sens que vous êtes au bon endroit. Et que quelque chose va se produire. Tu en es convaincu.

Kaz arrive sur ces entrefaites, faisant de la cabine de pilotage un endroit presque bondé :
- Wouah, regardez ça, c'est trop beau ce soleil ! J'en avais jamais vu des comm...Hey, r'gardez, là ! crie presque le jeune gamin des rues en montrant de son petit index la lueur rouge clignotante qui vous indique une communication entrante :
- Chuta, encore un démarcheur Twi'lek en accessoires coquins ça, j'parie....Annonce Ryko à votre petite assemblée avant d'accepter la communication. Le son est légèrement crachotant, mais une voix qui te semble vaguement familière vous accueille de façon très neutre :
Black Hole Sun, vous avez l'autorisation d'atterrir dans le Hangar numéro 4. Attendez les instructions de sortie du vaisseau...

Les yeux rouges de Ryko et ceux noirs de Solange restent quelques secondes dans l'incompréhension, tandis que tu évites encore une collision fatale.

Mais alors que tu contournes cet énième caillou potentiellement mortel, vous êtes les témoins d'une vision pour le moins surprenante : un des plus gros astéroides à quelques centaines de mètres change de forme et s'ouvre pour dévoiler ce qui ressemble à un croiseur sous la carapace de roche...



A l'exception de Teysla qui reste aussi froide qu'un glaçon sur Hoth, tes compagnons affichent une mine béate devant ce spectacle peu commun :
- Chuta !!!! J'y crois pas, c'est trop diiiingue,...As-tral, regardez-moi c'truc !!!!
- Calmes toi, humain miniature, tu vas finir par nous faire dévier à force de sauter dans tous les sens comme un Lézard Kowakien...

Tu guides intuitivement le BHS vers ce que tu sais être le Hangar 4, sur le côté du vaisseau-astéroide aux proportions dantesques qui te font penser aux Destroyers Executor de l'Empire.

Deux choses te semblent de plus en plus certaines tandis que le champs de force bleuté s'efface pour vous laisser pénétrer dans le hangar aux formes à la fois anciennes et raffinées. La première c'est que tu es déjà venu ici. La seconde, soufflée par un sentiment de sécurité très familier, c'est que c'est loin d'être la première fois.

Le Vault, Hangar 4...

La familiarité de l'endroit te permet de savoir que la sécurité du Vault est à un niveau qui ferait passer Palpatine pour un grand naïf. Caméras omniprésentes, canons lasers doubles tous les trois mètres intégrés dans les parois de ce monstre, et tu as l'image de beaucoup de droides de combat datant de la guerre des clones.

Alors que vous attendez que l'on vienne vous chercher, vous notez tous avec stupéfaction qu'une flotte d'une dizaine de chasseurs occupent déjà l'immense hangar. Des chasseurs que tu reconnais tout de suite : des Droides tri-fighter, de redoutables chasseurs pilotés par des cervo-droides ultra perfectionnés. De lointains souvenirs ressurgissent soudain des limbes de ta mémoire déchirée. Une époque où ces chasseurs étaient tes ennemis. Une voix surgit du passée s'élève alors au seuil de ta conscience : Les ennemis d'hier seront peut-être les alliés de demain. Ne l'oublie jamais, Liran...

Tu es sorti de ta transe mémorielle par l'arrivée de ce qui semble être votre comité d'accueil, composé de pas moins de cinq Droidekas et d'une ribambelle d'autres droides de combat B1 et B2, tous repeints en noir et violets et qui forment une escorte autour d'un seul individu : un grand Muun longiligne en tunique classique aux épaulettes violettes et ors. Les mains dans le dos tenant un Datapad, il avance d'un pas mesuré vers l'entrée de votre vaisseau.
- Chuta, mais c'est quoi tout çaaa !? C'est troppp Astral !!! Ça existe pour de vrai, hein, j'rêve pas ?! S'exclame Kaz en arrivant devant la baie vitrée de la salle de pilotage.
- Non...En tout cas, c'est plus censé exister, ça c'est sûr..., répond Ryko en observant le hangar aux formes si particulières.
Teysla observe la scène comme un serpent observerait un prédateur, et Solange murmure comme pour elle-même tout en observant l'escorte de l'ambassadeur Muun :
- C'est totalement surréaliste...On dirait une scène de la dernière guerre...Je pensais que l'Empire avait presque tout fait détruire...
- Ben apparemment, ils ont dû faire les poubelles impériales...Ou alors le proprio est vraiment Droïdophile...Vous croyez qu'il faut que j'me méfie ?

Équipage du Black Hole Sun, vous êtes autorisés à sortir... entendez vous résonner dans les hauts parleurs du hangar tandis que l'ambassadeur et son escorte sont maintenant devant la porte du pont du vaisseau.

Tes compagnons te regardent un instant, mais vous descendez, toi en tête. Tu ouvres alors la porte du pont principal dans un bruit de chuintement hydraulique, et une fente de lumière s'agrandit pour vous laisser apparaître votre hôte, et une vingtaine de canons qui vous menacent sans sommation.

L'émissaire muun n'est pas celui couturé que tu as vu dans une de tes visions. Mais tu es sûr de le connaître aussi. Il observe lentement votre assemblée avec la circonspection et le flegme presque un peu cliché des Muuns en levant un sourcil invisible, puis s'avance vers toi et incline respectueusement la tête pour annoncer ensuite solennellement:
- Salutations, et bienvenue à Orion et son équipage. Je suis Sep Gadeth, intendant du Vault. Veuillez pardonner cet accueil quelque peu...Inamical, mais les règles de cet endroit sont très claires quant aux visiteurs..., dit-il en posant sur toi son minuscule regard presque passif noir, avant de reprendre en te fixant : Seuls nos clients sont normalement habilités à pénétrer dans cette enceinte...continue-t-il avec un ton tout Muunien : ...Toutefois, compte tenu de votre statut de membre éminent, le Directeur Pezzos a consenti à cette visite. Ceci étant vos...Amis devront patienter dans le vaisseau et n'en sortir sous aucun prétexte. Sans quoi les contrevenants risqueraient de connaître quelques menus désagréments...Irrémédiables. Nous vous apporterons bien entendu rafraîchissements et autres superfluités selon vos convenances d'ici quelques minutes. Monsieur, si vous voulez bien vous donner la peine..., finit-il en tournant des talons silencieux sur le sol noir poli du hangar, t'attendant avant de se diriger vers une porte presque invisible dans un coin.

Bon gré mal gré, tu te résignes à laisser tes compagnons d'infortunes remonter dans le vaisseau et tu suis l'intendant, le chuintement de la discrète porte se refermant derrière le dernier droïde de votre escorte.


Dans les couloirs du Vault...

Des flashs vagues t'évoquent le fait que tu as déjà suivi cet homme de nombreuses fois, sans escorte. Tu sais aussi que le vaisseau est réellement titanesque, et qu'après un dédale de couloirs blancs interminables ton hôte et toi prendrez un turbolift tout aussi immaculé pour t'amener à ta chambre forte personnelle, située dans les étages inférieur du vaisseau-coffre.

Tandis que vous parcourez le trajet, le dénommé Sep se met à ta hauteur et scanne ta main tatouée avec le datapad. Visiblement satisfait du résultat, il semble attendre quelque chose, finissant par demander, presque gêné :
- Le mot de passe, s'il vous plaît...

Tu réponds par le seul mot de passe que tu connaisses : SorshaTalzin.

Celui-ci hoche la tête avec l'expressivité native des Muuns, et tourne à droite pour vous amener dans un des turbolifts au fond, laissant là une partie de votre escorte, sauf deux Destro-droides. Tu sais -encore une fois sans savoir comment- que ce bâtiment est un vaisseau de guerre d'une race éteinte pendant la guerre des clones. Et tu as l'impression vague d'être pour quelque chose dans sa récupération il y a bien longtemps, sans vraiment comprendre les comment ni les pourquoi qui ont pu t'amener à faire ça.

Malgré le calme de l'endroit et l'aspect totalement silencieux du Turbolift, tu peux sentir que vous descendez dans les entrailles du croiseur de combat à une allure qui contraste avec le visage impassible et calme de l'intendant. Celui-ci, devant le silence visiblement gênant, finit par demander :
- J'espère que vous ne me reprocherez pas de vous avoir quelque peu houspillé, mais l'image de marque de cet établissement doit demeurer sans tâche si nous voulons que les...Gentlemen qui composent notre clientèle continuent à respecter une certaine forme d'étiquette et de protocole. Vous le savez mieux que personne...Dit-il sans que tu comprennes de quoi il parle.

Mais avant que tu aies le temps de lui poser trop de questions ou avant qu'il n'y réponde, vous arrivez devant un couloir rempli de portes blindées ultra-sécurisées. Caméra, lasers, empreintes palmaires, rétiniennes, commande vocale et analyse sanguine, des portes invisibles prêtes à se refermer sur la partie du couloir que vous êtes en train de traverser. Tu sais sans le voir que la sécurité de cet endroit n'a rien à envier au Palais de l'Empereur.

Il te laisse devant une des portes du fond du couloir, te fournissant un pass en métal doré :
- Voici. Lorsque vous voudrez sortir, appuyez sur le bouton sur la table quelques minutes avant. Je vous attendrais dans le turbolift pour vous raccompagner...Bonne visite, mon cher Orion.

Il tourne à nouveau les talons sans un mot de plus, et te laisse seul devant la porte de ton coffre. Instinctivement tu fais glisser le passe dans la fente prévue à cet effet, ce qui ouvre un panneau de sécurité dans le mur avec une silhouette de main. Tu poses ta main. Le scan s'effectue, lentement, tandis que tu sens une légère piqure sur les doigts. Le test Adn. Une seconde tu as peur de ne pas être le véritable Orion, et que cet appareil t'annonce que tu n'es qu'une supercherie. Mais contre toute attente, le panneau passe au vert, ouvrant un trou dans la porte dans lequel tu poses ton oeil, qui est lui aussi scanné. Enfin, une voix digitale robotique s'élève :
- Veuillez prononcer la phrase secrète.
Tu plisses les yeux. Une phrase ? Quelle phrase ?...Puis lentement, une seule idée émerge dans ton cerveau d'amnésique. La seule phrase qui semble te hanter. Tu te râcles alors la gorge avant de lâcher d'un ton laconique :
- Chevauches l'Etoile mourante...

Tu soupires de soulagement en entendant le système s'ouvrir, débloquant tous les verrous de la chambre forte individuelle que tu peux maintenant admirer dans toute sa fausse simplicité : de murs lisses immaculés, et une table en transpacier. Mais tu sais que cette pièce est tout à la fois un coffre avec de nombreuses caches, une suite de luxe d'hotel avec tout le confort nécessaire pour y passer des semaines, et une capsule de sauvetage en cas d'urgence.

Tu pénètres dans la grande pièce, la porte se refermant derrière toi dans un bruit de verrous. Tu inspectes les murs pour deviner où tu as ranger les pièces manquantes de la boussole, mais tes poils se hérissent alors que tu entends une voix derrière toi :
Salut, mec. Comment vas tu ?

Le frisson remonte le long de ta colonne tandis que tu te retournes vers la table en transpacier et son holoprojecteur intégré. L'image de ton visage flotte dans le vide, et un sourire se dessine sur ses lèvres. Tes lèvres :
Supris, j'imagine. Si tu es ici, c'est parce que tu as donné le mauvais mot de passe. Normal, vu que tu as dû perdre la mémoire. Encore. Ca veut dire qu'on est dans la merde. Mais même si tu te rappelles pas grand chose, tu es là, ce qui veut dire qu'on est toujours aussi malins, même sans mémoire. Alors respires un bon coup, prends un verre et assieds toi. Il faut qu'on parle...

Ta tête tourne. Tes pensées partent dans tous les sens. Malgré tout, tu t'assois, et tu attends la suite.

L'image se brouille une seconde, puis redevient nette. Le visage de cet homme qui te ressemble trait pour trait s'allume une cigarette et reprend son discours, avec ta voix :
Ok. Je sais que tu te sens perdu. T'as dû te réveiller quelque part, sans souvenirs ou très peu. En plus sûrement poursuivi par un tas de gens qui voulaient ta peau. Je comprends que t'aies tout un tas de questions, et je vais répondre à certaines. Mais pas à toutes. D'abord parce que si tu tombes aux mains d'un de nos nombreux ennemis, moins tu en sauras et mieux ça se passera pour toi, et pour nos alliés. Et ensuite parce que d'expérience je sais que ma...Notre personnalité a pu se modifier avec ce trou dans notre mémoire. Et je voudrais pas que tu fasses tout foirer...Désolé. J'espère que tu peux comprendre ça.

Une volute blanche numérique s'échappe de son nez, et il semble te fixer un moment. Sensation dérangeante de regarder dans un miroir où ton reflet ferait ce qu'il voudrait. Il reprend la parole, sur un ton presque mécanique, comme si c'était un discours préparé :
Comme je sais pas où tu en es avec nos souvenirs, commençons par le début. Ton vrai nom est Liran Orphray, Fils du Duc Orphray, né sur Jabiim. Dans trois jours on fêtera tes trente deux ans. On a été beaucoup de choses. Padawan, Jedi, Héros de guerre, fugitif, criminel, espion, et même mercenaire...

Il marque une pause, comme s'il essayait de faire le point. Tu remarques que sa (ta ?) main tremble un peu. Tu sembles nerveux. Mais il y a autre chose. Intuitivement, tu fais le rapprochement avec ta "crise" sur Nar Shadaa. Est-ce que ça a un rapport ?

Il finit par reprendre, tirant sur sa clope avec un demi-sourire :
Ouais. Comme tu peux le voir, c'est pas la forme. On est quelques jours avant le casse qu'on prépare sur Rannoch. Casse qui a dû réussir, même si ça a pas dû se passer comme prévu, vu que tu es assis là. J'ai essayé de retarder la crise pendant des années, mais apparemment il fallait que ça capote encore au plus mauvais moment...

Il recrache la fumée, et te fixe de ses yeux noirs, avec un air encore plus cynique et sombre que le tiens :
A un moment de notre histoire, on a compris que quelque chose partageait notre corps et notre esprit. Quelque chose...De dangereux. Quelque chose...Qui a faim. Faim de vies...

Il se gratte le menton, semblant réfléchir à la suite :
On a lutté une bonne partie de notre vie contre l'émergence de cette "créature". On a tenté de la dompter, de la dresser, de l'anéantir. On s'est même coupés de la force quand on a compris que ça lui permettait de devenir plus forte...Mais rien n'y a fait. Elle prend le contrôle, et elle dévore toutes les vies environnantes, consumant toute vie partout où il passe...Jusqu'à ce qu'on reprenne le contrôle...Privés de mémoire. Et chaque fois, on la perd un peu plus définitivement.

Changeant d'humeur, ses mains se joignent et il s'approche de la caméra, l'air plus agité :
Écoutes moi attentivement : La quête de ce trésor pirate est la quête la plus importante de notre vie. Nous DEVONS retrouver ce trésor. Pas pour l'argent, bien sûr. Mais pour retrouver quelque chose. Un Holocron Sith. Et un manuscrit. Tu les reconnaîtras facilement quand tu les verras. Ils contiennent des secrets pour se débarrasser de cette horreur qui menace de se déchaîner en possédant notre corps. Et si les légendes Sith sont vraies, elles contiennent aussi de quoi...Retrouver Sorcha.

Il attend une seconde, avec un sourire ironique :
Tu vois forcément de qui je parle, vu que tu es ici. Elle est en partie la cause de tout ça. On a sacrifié beaucoup de choses pour ça. Mais ce n'est pas tout. Il y a plus important. Tout ça concerne aussi le futur de la galaxie. Donc même si ça ne s'est pas goupillé comme on aurait voulu, il va falloir que tu finisses ce qu'on a commencé. Sinon rien de tout ça n'aura de sens. Sinon on aura fait tout ça pour rien...

Son expression se fait vide et grave :
Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas. On a fait des choses dont je suis vraiment pas fier. Mais tu dois me faire confiance. On touche au but. On trouve l'Holocron et le manuscrit. On fait ce que l'on a à faire. Et ce sera fini. On pourra enfin...Se reposer.

Il finit par se rassoir normalement et s'enfoncer dans son fauteuil, avalant ce que tu supposes être un whisky d'un trait, tires encore une fois sur une cigarette, et reprend la parole une dernière fois :
Je me doute que tu as encore de nombreuses questions. Et vu que tu as d'autres spookamas à fouetter, j'ai fait appel à une de nos connaissances qui m'a aidé à transformer tous les enregistrements que j'ai fait toutes ces années en logiciel expert. En t'épargnant l'aspect technique, tu poses une question, et si une de mes vidéos a la réponse, elle s'active. Va à l'essentiel, et une fois que tu auras tes réponses, va-t-en vite. Pezzos reste un ancien traître, c'est dans sa nature. Et je crois que notre petit arrangement touche à sa fin...

Il repose le verre, et se lève :
Derniers conseils : résistes autant que tu peux au dévoreur. Et quoi qu'il arrive, ne fais confiance à personne. Si on a survécu jusqu'ici, c'est en appliquant ces deux préceptes. Maintenant qu'on touche à la fin de la partie, ce n'est pas le moment pour que tu te prennes pour un Héros. Tu n'es pas un héros. Loin de là. Alors quoi que tes souvenirs te disent, ne te prends pas pour ce qu'on est pas. Fais ce qu'il faut pour qu'on survive, et qu'on en finisse avec toute cette histoire. Sois prudent, et...Chevauches l'étoile mourante.

-Clic-

Retour à la pièce vide, te laissant seul avec ton toi-même présent.

Durant les 48 heures que durent le voyage, je reste à l’écart du groupe, ombrageux. Ce sentiment de ne pas avoir toutes les pièces du puzzle me frustre de plus en plus. L’impression d’être un jouet dans les mains de quelqu’un d’autre. Ce n’est que lorsque Ryko nous annonce notre arrivée que j’abandonne mon humeur laconique pour prendre les commandes du Black Hole Sun et nous conduire dans le champs d’astéroïdes qui nous accueille. La fébrilité et l’incompréhension qui habitent le cockpit ne m’atteignent pas, je connais cet endroit, je sais qu’une partie de ma destinée s’y est joué. Silencieux et vigilant, je guette le moindre signe et tente de nous éviter la collision que semble tant redouter Teysla.

Le commutateur se déclenche quelques minutes plus tard. D’instinct, je sais là encore que le comité d’accueil nous attend. A Kaz qui nous fait remarquer la taille d’un astéroïde, je lui réponds d’un ton neutre :

- Ce n’est pas un astéroïde, c’est un croiseur de combat spatial.

Même en guidant avec attention le BHS vers la destination indiquée, je suis à l’instar de mes compagnons subjugué pendant de longues secondes par ce navire et le génie de sa construction.

Je fais atterrir notre vaisseau non loin de la bouche de sortie, on est jamais trop prudent, et observe depuis le cockpit l’arsenal que déploie cet endroit. La vue des droïdes tri-fighters fait courir un frisson le long de l’échine sans que je n’en connaisse vraiment le motif.
Nos hôtes s’avancent dans la direction du Black Hole Sun, aux couleurs pourpres qui sont l’emblème du Vault. Si la présence du Muun, tout dans la rectitude caractéristique de son espèce était attendue, j’avoue être surpris par les présences des Droidekas et des droïds de la guerre des clones B1 et B2. Pas tellement par les forces de sécurité démesurées légitimes pour ce genre d’activités, mais j’hoche la tête aux remarques de Solange et Ryko sur le fait que les armes de guerre séparatistes sont sensées avoir été détruites. Je répond néanmoins:

-Ou alors les Muun ont un accord avec l’Empereur.

J’ajoute à l’attention plus particulière de Ryko sur ses craintes vis-à-vis de sa virginité :

- Ne t’inquiètes pas pour ça, t’es bien trop vilain.

Notre sortie du vaisseau est accueillie par les armes et une remontrance sur le caractère privé de l’endroit. Je me tance intérieurement pour ne pas y avoir songé avant. Toujours cette sensation latente et désagréable de naviguer à l’aveugle et d'avoir un train de retard. J’essaie de me montrer plus attentif aux expressions du Muun pour en savoir plus, mais autant chercher un grain de sable sur une plage de Manaan. Je prends néanmoins note du maître des lieux : le Directeur Pezzos. Est-ce lui, le Muun balafré de mes visions ? Vraisemblablement.

D’un hochement de tête, j’invite mes compagnons à rejoindre le Black Hole Sun pour y patienter. Un geste codé de la main indique dans le même temps à Ryko d’être paré à toutes éventualités. Moi-même sur mes gardes, mes pas emboîtent ceux de Sep Gadeth. Silencieux, je suis mon hôte dans les couloirs aseptisés de ce vaisseau-coffre, que je sais là aussi connaître de mon passé. Je me prête au jeu des vérifications, en faisant confiance à mon instinct, et me contente simplement de répondre aux excuses pour le moins formelles de l’intendant sur l’accueil :

- Vous avez eu raison. Une manière peut-être de lui faire croire à un test de ma part.

Quand Sep Gadeth s’efface pour me laisser devant l’entrée de la zone privative, mes épaules s’affaissent légèrement, comme pris d’un étrange sentiment. Espace-temps infime avant que je ne commence les procédures de vérification, qui montrent à quel point cet endroit mérite son nom. Là encore je fais avec les maigres détails que je peux avoir en mémoire mais, par chance, cela s'avère suffisant pour déverrouiller les systèmes de sécurité de la chambre-forte.

Une chambre dépouillée de tout superflu. J’observe les murs, en quête des systèmes d’ouverture qui me donneront accès aux pièces de la boussole et aux autres commodités de l’endroit. Je n’ai pas le temps de pousser plus loin mon exploration qu’un frisson me traverse. Je me retourne brusquement au son d’une voix que je ne connais que trop bien : la mienne. Moment de stupeur quand je me retrouve face à moi-même, sensation saisissante d'un dialogue intime avec un autre vous. J’en ai du mal à intégrer les premiers mots de cette holoprojection, mais je finis par m’asseoir et écouter cette version de moi-même, antérieure à ma faillite mémorielle.

Les informations se précipitent, nombreuses et proches de plonger mon esprit dans le chaos. J’ai porté tant de noms, fait tant de choses que j’ai du mal à accepter de n’en avoir aucun souvenir. Je fais pourtant l’effort d’éluder mes regrets pour me concentrer sur l’essentiel du message, évitant de m’attarder sur les attitudes de cet holoprojection si semblables aux miennes :

• Une entité, que j’appelle le Ravageur prend peu à peu le dessus sur mon esprit. Je l’ai vu à l’œuvre sur Nar Shaada, ce qui valide donc la sincérité de ce qui est dit dans cet hologramme. Nul autre que moi-même ne peut savoir cela.
  

• La quête du trésor de Vargas est en fait celle d’un holocron Sith et d’un manuscrit qui devrait être la clé pour me libérer du Ravageur.
  

• Sorcha… est possiblement encore... « trouvable » ?
  

• Cet endroit n’est plus sûr
  

L’illusion venu de mon passé prend fin, me laissant comme épuisé.

- Bouges Dam… Liran, ce n’est pas le moment de te laisser aller.

Le temps de remettre de l’ordre dans mes pensées, je passe ma main sur les murs en quête du mécanisme d’ouverture des dispositifs escamotés. Cela prend moins de temps que prévu, puisque de pâles lueur bleutées apparaissent au passage de ma main. Il suffit alors d’appuyer plus précisément à ces endroits pour que mes empreintes palmaires ouvrent les différents dispositifs. Outre les commodités de logement, différents coffres m’offrent des objets qui me portent un coup dans la poitrine : là un casque de soldat clone avec un araignée stylisée comme emblème, ici une statuette primitive ou encore cette écuelle gravée de symboles ésotériques, que je devine être Sith. Autant de choses qui doivent avoir un sens profond pour moi si je les ai dissimulé ici, sans que malheureusement que je ne le connaisse. Je finis enfin par dénicher les éléments manquants de la boussole. Je dissimule ce que je peux dans l’un des attachés-caisse prévu à cet effet, trop conscient de l’avertissement au sujet du propriétaire des lieux. Il est plus que probable que je sois bien moins reçu la prochaine. Voir que mon départ soit plus compliqué que prévu.

Je m’assois ensuite près de la table au centre de la pièce, prêt à poser les questions qui me sont venues à l'esprit.

- Qu’est-ce que le Ravageur ? Quels secrets renferment l’holocron Sith ? Pourquoi l’Inquisitrice Stanza Kaiser est à nos trousses? Et pourquoi Janus Vega nous traque ? Quel est l’accord que nous avons passé avec Pezzos et quel lien avons-nous avec ce vaisseau ?

Lorsque j’ai eu mes réponses, je prends quelques secondes supplémentaires pour tenter un exercice difficile, mais que je sais être dans mes cordes. Je m’assied sur le sol en tailleur, posant la mallette près de moi. Je ferme les yeux et lance mon esprit dans les méandres du vaisseau-coffre jusqu'à atteindre celui du Shard.

- Ryko, écoutes-moi. Tu vas demander une permission de décoller et quitter ce croiseur. Je partirai d’ici par mes propres moyens, une capsule dont est équipée ma propre salle sécurisée. Je redoute une trahison des Muun. Je t’enverrai mes coordonnées le moment venu. Fais-le, je reste en contact avec toi jusqu’à ce que tu aies eu l’accord.

Pris dans cette stase de Force, je m’efforce à une concentration ultime, focalisé sur les actions de Ryko. La moindre faille dans mon utilisation de la Force semble en effet être propice à mon sombre passager.

Tu ranges les pièces de la boussole dans ton attaché-case favorite, puis appuies instinctivement sur un des nombreux boutons holographiques dissimulés dans la console de la table en transpacier, faisant apparaître une chaise du sol qui se déplie dans un petit bruit mécanique. Tu t'assois, et commences à poser tes questions au "système expert" :

Dam...Liran a écrit:

Qu’est-ce que le Ravageur ?

Le projecteur reste silencieux quelques secondes, puis une image de toi avec une barbe fournie et des cheveux longs apparaît :
- Le "Dévoreur" ou le "Ravageur" sont deux traductions pour Bahksan, le nom d'une sorte d'esprit destructeur en langue Vardan, la langue d'une mystérieuse civilisation encore plus ancienne que le Sith archaïque. D'après mes recherches, cette...Créature, à défaut d'un meilleur mot, fait partie d'un groupe d'esprits nommés "Jastars" en Vardan. Apparemment ils étaient là bien avant la création des ordres Jedis et Sith, et si on est pas capables de dire exactement quand il sont apparus, c'est parce que de ce que j'en sais, ils auraient toujours été là...
Ta voix est chevrotante, et tu ne te reconnais pas. Quelque chose ne va pas. Tu as l'air plus jeune, mais aussi plus...Usé. Tu reprends ton monologue d'un ton monocorde :
- ...La nature exacte et la volonté de ces entités demeurent encore en partie des mystères, mais je sais avec certitude que cette chose est un parasite spirituel qui se nourrit de toute forme de vitalité présente autour de lui. Elle pense, même si la plupart du temps c'est autant de l'instinct qu'une pensée construite. Et lorsqu'elle possède un hôte, elle essaie de le pousser à dévorer lui-même la vie en amplifiant ses ambitions, ses désirs et sa colère. Mais si l'hôte résiste, la créature peut finalement prendre le contrôle total de la conscience de l'hôte pendant un certain temps...Entre quelques heures et quelques semaines. Ce processus éprouvant abîme l'hôte, physiquement et spirituellement. Et au bout d'un certain temps, elle ne laissera de l'hôte qu'une coquille vide, que le monstre quittera pour trouver une autre victime...
Ton alter ego est saisi d'une grosse quinte de toux. Il ferme les yeux et inspire profondément, puis les rouvre et continue comme si de rien n'était :
- D'après ce que j'ai pu apprendre, il n'aurait pas été le seul de sa "race". Certains parlent de quatre, cinq voire sept congénères. Les mythes sont rares mais racontent comment certaines sectes les auraient "contrôlés" pour en faire des armes contre leurs ennemis, utilisant leur puissance phénoménale pour conquérir la galaxie naissante. D'autres écrits décrivent des hôtes volontaires. Mais au final, peut-être que rien de tout ça n'est vrai. Peut-être que ce n'est qu'un putain de parasite, et qu'il finira par avoir ma peau...
Il serre son bras qui commence à trembler, et son regard cerné t'observe longuement :
- Nous avons rencontré une autre de ces créatures lorsque j'étais encore un Padawan. Avec le recul je pense que c'est cette rencontre qui a tout déclenché. Mais ce n'est pas l'important, car il y a plus grave. Les nombreux renseignements que j'ai réussi à réunir indiquent tous une chose :chaque fois que le pouvoir d'une de ces créatures a atteint son apogée dans un hôte assez puissant, un cataclysme a lieu dans la galaxie. Ou est évité de justesse au prix de très nombreuses vies...Donc qu'on le veuille ou non, on est un fléau galactique en devenir.

Dam...Liran a écrit:

Quels secrets renferment l’holocron Sith ?

Nouvelle pause du système, avant d'afficher un Damian un peu plus vieux, mais plus vif et nerveux, habillé d'une veste de cuir noire :
- L'Holocron qu'on recherche contient le connaissances d'un Érudit Sith du nom de Darth Sin qui connaissait les secrets de ces "Jastars", ainsi que la façon de les extraire tout en les enfermant pour de bon...Je sais, c'est pas grand chose. Mais c'est notre seule piste viable et solide. Maintenant, il va falloir retrouver cet Holocron...

Dam...Liran a écrit:

Pourquoi l’Inquisitrice Stanza Kaiser est à nos trousses?

Une vision étrange te saisit. Ce n'est pas toi qui te fait face. C'est un autre visage. Un visage que tu connais...Ton esprit menace de céder une seconde, mais tu finis par mettre du sens dans cette vision : C'est bien toi. Mais ce visage est celui que tu avais avant. Ton vrai visage. Malgré tout tu reconnais le feu qui habite ses yeux noirs, et lorsqu'il se met à parler c'est bien ta voix, plus jeune, que tu entends :
- Stanza Kaiser. Cette petite traitresse a décidé de rejoindre Vador et son nouvel "inquisiteur", chargés de nous exterminer. Elle nous a trahi. Elle a trahi l'Ordre. Elle a trahit tout le monde. Tout ça à cause de cette créature qu'on avait découverte, et de celle que j'ai en moi. Elle a toujours été obsédée par le savoir. Mais c'était une amie. Elle avait dit qu'elle m'aiderait...Je n'avais jamais compris à quel point son obsession allait la mener à sa chute...Rien à foutre. Qu'elle crève avec ce maudit Palpatine et tous ces Fils de Hutts, je les tuerais tous !
Une autre image remplace les yeux légèrement rougeoyant de colère de ton jeune alter ego. Changement d'époque. Retour à ton visage actuel, période cuir et cheveux en arrière. Probablement Damian :
- Stanza Kaizer m'a retrouvé. Je ne savais pas qu'elle était encore en activité. Elle a visiblement trouvé un moyen de traquer le Jastar que j'abrite. Evidemment, elle ne sait ni qui je suis ni qu'elle me connait, mais ses recherches commence à l'amener dangereusement près de moi et du Wildpack. Même si je ne comprends pas comment elle arrive à me retrouver où que j'aille, je sais que cette petite chienne ne lâchera pas le morceau. Deux de ses sbires ont bien failli me choper sur Migeet V. Et le fait que je puisse pas utiliser la Force est un problème. Il va peut-être falloir que je disparaisse. Encore.

Dam...Liran a écrit:

Pourquoi Janus Vega nous traque ?

Nouvel enregistrement. Plus récent, tu te reconnais parfaitement :
- Vega. Janus Vega ressemble à ces parodies de chasseur de primes récurrents dans les Holos. Je sais que notre "relation" date d'avant la chute de la République, au moment de la guerre des clones. Mais impossible de me souvenir. Et les enregistrements du moi plus jeune ont presque tous été perdus suite à LA crise dont je me souviens pas non plus. Ce que je sais c'est que ce gars m'en veut personnellement pour une raison que j'ignore, que la légende du type remonte à loin, qu'il sait que je suis un Jedi et que malgré le fait que j'ai changé de visage et d'identité et il arrive toujours à me retrouver. Je l'ai tué trois fois. Il est revenu trois fois. Donc soit il est réellement immortel, soit c'est un gars différent sous l'armure à chaque fois. Un vrai mystère, et désolé mais je n'ai pas plus de réponses à t'apporter là-dessus. Un conseil quand même : si tu le vois, fuis. Il est spécialisé dans la traque de Jedi, et il a déjà failli me tuer deux fois. Ce serait un comble que ce soit lui qui réussisse là où tout le monde à échoué jusqu'ici...

Dam...Liran a écrit:

Quel est l’accord que nous avons passé avec Pezzos et quel lien avons-nous avec ce vaisseau ?

Cette fois, c'est une version que tu reconnais pour être la même que celle qui t'a parlé au début qui répond à ta question finale :
- Rez Pezzos était un des membres du clan bancaire lorsque la République était encore debout. Pas vraiment un enfant de cœur, mais un vrai génie de la finance galactique et une des éminences grises du Clan. Il a fait parti de la CSI et son "Clan" est responsable d'une bonne partie des apports de crédits dont ont bénéficié les séparatistes pendant la guerre, ce qui a fait s'enliser le conflit. A la fin de la guerre, quand les Jedis ont été disgrâciés et massacrés en même temps que les têtes de file des séparatistes -dont les membres du clan bancaire- je lui ai sauvé la vie, appliquant la devise d'Hargonnen : Les ennemis d'hier peuvent devenir les alliés de demain. Le reste des Muuns du Clan ont pratiqué leur opportunisme habituel et ont fait faire du profit à ce nouvel Empire tout en protégeant leurs intérêts financiers. Mais lorsque j'ai proposé à Rez de monter une sorte de contre-pouvoir financier de l'Ombre et d'être une épine dans le pied de Palpatine et de son nouveau régime totalitaire émergent, il ne lui a pas fallu longtemps pour y voir son intérêt. Ambitieux, intéressé, opportuniste et encore plus vicieux que la majorité de ses congénères, c'était le candidat idéal. Et comme je l'avais prévu, il a saisi la balle au bond...
Il marque une pause, tire sur une énième cigarette, et reprend lentement, pour te laisser le temps d'assimiler la somme d'information :
- J'ai donc mis en place un plan. Je savais où trouver un des vaisseaux de guerre "Astéroides" de la flotte d'une ancienne civilisation éteinte que Maître Hargonnen et moi avions aidé à retrouver, et qui avait été reconverti en croiseur furtif et en arme de guerre très efficace. Il a "suffit" ensuite de la reprendre des mains des commandos clones, et on n'a plus eu ensuite qu'à le réaménager et s'en servir de coffre-fort volant discret qui pourrait être déplacé à loisir dans la galaxie, faisant de ce croiseur alien la plus grande banque criminelle de l'univers connu...

Il t'observe quelques secondes, et finit sa tirade :
- Ce vaisseau est donc devenu le Vault. L'accord avec Pezzos était simple : il s'occupait de traiter avec les gangsters, les Nobles et Corporatistes qui voulaient cacher une partie de leurs revenus et ressources à la mainmise de l'Empire. Cela lui permettait à la fois d'aider le clan bancaire dans l'ombre, de s'enrichir, et faire un croche pied monumental au régime de l'Empereur. De mon côté j'avais le droit de me servir du Vault comme refuge, et d'utiliser une partie de nos "gains" qui fructifiaient pour financer divers groupes de résistance dans toute la galaxie. Le plan que j'avais en tête était assez simple : commencer à unifier un mouvement de résistance galactique pour renverser l'Empire. Mais même après des années à s'y investir, à les créer et les rapprocher subtilement, ça s'est avéré un projet plus long, compliqué et coûteux que prévu, surtout qu'il ne fallait pas qu'on puisse remonter à moi...
Une volute bleutée apparaît sur l'holo, et il s'approche pour fixer ses yeux dans les tiens :
- Bref, avec le temps je pense que Rez lui a commencé à changer son plan. Après plus d'une décennie à devenir un des être les plus riches de la Galaxie, il a sans grande surprise oublié son rôle dans la déstabilisation de l'Empire, au profit d'intérêts personnels. Il faut croire que c'est dans sa nature d'être un traître. J'aurais pu le tuer. J'aurais dû le tuer, et le remplacer par Sep, qui est nettement plus acquis à notre cause. Mais les jeux de pouvoir et de chantage sont devenus de plus en plus compliqué, et au final même si je déteste l'admettre, il nous a doublé en beauté. Et maintenant qu'il pense avoir toutes les cartes en main pour m'évincer sans prendre de risque, il représente une vraie menace. Et le fait qu'on lui ai sauvé la vie et qu'on ai fait de lui le Directeur du Vault ne nous sauvera plus. Donc conseil là dessus : quoi que tu décides de faire, sois prudent. C'est un ennemi retors. Si tu arrives à trouver un moyen de faire ce que je ne suis pas arrivé à faire et lui régler son compte, fais-le avant de partir. Mais si tu as des doutes, alors fuis. Notre mission est la priorité. Plus que tous les crédits qu'on a amassé pendant tout ce temps. Plus que la résistance, qui est finalement en train de se créer et qu'on ne pourra pas aider plus maintenant. Alors s'il te plait, ne fais pas le con. Ne joues pas les Héros vengeurs. Casses toi de ce nid de guêpes Quallix...

Alors que tu t'apprêtes à éteindre l'Holoprojecteur, l'image change encore pour afficher un gros plan sur ton visage :
- Deux dernières choses pour la suite, avant que tu sauves notre peau. Premièrement, j'ai installé une porte dérobée dans le système informatique du Vault il y a un petit moment. Si celle-ci n'a pas encore été découverte, elle devrait t'offrir un moyen de prendre la main sur le système et passer une ou peut-être deux commandes au vaisseau avant qu'il ne corrige la faille. Fais en sorte qu'elles soient utiles. Deuxièmement : Retrouves Kaïlee.... A la mention de ce nom le visage d'une enfant Mirialan t'apparait, en tenue de Padawan. Le souvenir est lointain et très vague, mais tu as la sensation que c'était au Temple Jedi, et que vous vous connaissiez bien : ...Elle se fait appeler Verse Menza ces derniers temps, et apparemment elle est encore sur Batuu au Black Spire, là où on l'avait laissée. Apparemment elle est devenue pilote et astrogatrice pour des équipages d'explorations. Quelles que soient les coordonnées dans l'espace inconnu ou sauvage que la boussole va nous indiquer, tu peux être sûr que Kailee pourras nous y conduire en un seul morceau grâce à son don. Elle nous sera utile, et elle a mérité d'être dans l'équipe, quelle qu'elle soit. Bonne chance, et...Que la Force soit avec nous...

Alors que l'Holo s'efface, quelques secondes passent alors que tu finis de digérer tout ça et que tu changes ton fusil d'épaule pour te concentrer sur la Force. Relâchant ta conscience jusqu'à l'esprit du Shard au-dessus de toi, tu lances tes pensées qui semblent se frayer un chemin dans la toile de la force jusqu'à ton coéquipier minéralo-droidesque. Même si tu ne peux en être sûr, tu es persuadé qu'il a bien reçu le message.

Alors que tu maintiens ta concentration pour tenter d'observer les faits et gestes de Ryko et de l'équipage, tu sens une vague se propager dans ton corps, comme un ver pourpre qui te brûle les entrailles. Ton passager s'agite, et ta conscience commence à se fissurer : Tues-les. Tues-les tous. Ils ne font pas le poids. Ce Muun doit mourir, tu le sais. Sers toi de moi. Tues les tous.

Tes émotions s'affolent, ton corps se met à trembler et tu sens le ver s'agiter dans ton esprit, s'enroulant autour de ta conscience. Oui. Tuer Pezzos. Les tuer tous pour leur traîtrise. Ils méritent de mourir. Ce vaisseau est à moi. On peux le reprendre...

Affolé par toutes ces émotions et ses pensées qui semblent venir de toi, tu prends exemple sur tes avatars du passé. Inspiration, longue expiration. Vider ton esprit.

Tu sens la vague pourpre et noire se dissiper peu à peu, et ton esprit revient sur le Hangar et Ryko...Qui semble en pleine...Discussion houleuse avec le reste de l'équipage, alors qu'il trifouille le tableau de bord...

Mais c'est alors qu'un éclair foudroie ta conscience, et dans un brouillard mystique tu entrevois le rire de Pezzos observant le Black Hole Sun se faire abattre par les énormes canons du Vault tandis qu'ils tentent de partir. Puis un autre flash où tu te vois, Sabre à la main, parcourir les coursives du vaisseau. Hurlements. Explosions.

Tes yeux se révulsent et dans un cri tu reviens à toi, soudain en sueur.

Deux gifles coup sur coup. La première lorsque j’apprends quel est ce sombre passager que j’abrite et sa nature, la seconde lorsqu’il se manifeste à nouveau alors que je tente de contacter Ryko. Je m’étais pourtant moi-même averti des conséquences de l’utilisation de la Force. Il me faut un effort important pour reprendre la main sur ma conscience. Longues inspirations suivies de profondes expirations d’oxygène pour éteindre la conscience de la créature, de ce jastar. L’avertissement est clair, si je ne veux pas que ma mémoire succombe à un nouveau reset, il va me falloir me débrouiller sans utiliser la Force, sauf impératif incontournable.

Je laisse provisoirement ces réflexions de côté, la vision du Black Hole sun et de Pezzos ne me laissent que peu de temps pour agir.

* A travers la Force, d'autres choses tu verras, d'autres lieux, l'avenir, le passé, de vieux amis disparus.*

Les mots s’associent à ceux d’une petite créature verte, que je sais maintenant être en réalité l’un des Maitres Jedi qui ont participé à ma formation lorsque j’étais… Liran, le padawan de Maître Hargonnen.

J’essuie la sueur qui perle à mon front d’un revers de la main, métaphore aussi peut-être d’un passé dorénavant révolu. Je me précipite vers la table qui occupe le centre de la pièce, et relève le pan de cette dernière qui permet d’accéder à l’un des terminaux du Vault. Evidemment, ces terminaux ne sont sensés fournir que des solutions basiques aux clients du vaisseau, mais je suis un homme prévoyant apparemment.

Code:

<Code access central terminal ?>

Je tape sans hésiter le code qui me vient en tête.

Code:

<Order 99>

Un sourire naît sur mes lèvres devant une ironie dont je ne comprends pas réellement le sens, mais qui semblait amuser celui que j’étais avant.

Code:

<Waiting…>

Code:

<Waiting…>

Code:

<Bienvenue Damian. Que puis-je faire pour vous ?>

L’un des avantages des droïdes séparatistes était la parfaite coordination de leurs unités sur le terrain. Extrêmement pyramidale, les actions de chaque unité étaient organisées par une même intelligence artificielle, ou alien en fonction du commandement. En l’occurrence, le Vault est organisé sur le même schéma directeur, avec Pezzos comme premier ordonnateur d’une IA qui pilote les différents unités droïdes du Vault. Mais bien sûr, il existe un étage supérieur, connu uniquement de moi-même et accessible par une backdoor que je viens d’ouvrir.

Code:

<Destitution du commandement de Rez Pezzos>

Code:

<Ordre prioritaire toutes unités du Vault, exécution de Rez Pezzos>

Code:

<Ordre secondaire : Capsule de sauvetage cellule 28 en pilotage manuel uniquement>

Code:

<Tout ordre annexe annulé dans l’attente de l’institution du commandement de Sep Gadeth>

Je presse le bouton Enter sans aucun remords. Pezzos a voulu joué sa partie, tant pis pour lui. Avec un peu de chance Sep Gadeth comprendra que sa partie commence et qu’il lui faudra mieux la jouer. Dans tous les cas, cela devrait laisser le champs libre à Ryko pour déguerpir. Et moi aussi.

Je ramasse rapidement les effets que j’avais laissé à ma propre intention dans cette pièce et les glisse dans la capsule de sauvetage. Je m’installe ensuite aux commandes de cette dernière et déclenche le décollage d’urgence. Alors que mon engin de fortune se détache du Vault, j’adresse un dernier regard vers celui-ci, me demandant quel sera l’avenir de cet endroit sur lequel j’ai beaucoup travaillé.

Ma destinée semble se réduire maintenant à un seul objectif : Retrouver l’holocron Sith ou livrer la galaxie à une créature qui m’utilisera pour répandre une terreur au-delà de l’Empire lui-même. Je n’ai guère d’autre choix que de réussir et je comprends à présent certains de mes choix qui ont pu paraître insensé à mes proches.

J’envoie les codes de transpondeur de la capsule au Black Hole sun et patiente ensuite jusqu’à son arrivée.

La suite a au moins le mérite d’être limpide: Me rendre sur Batuu et retrouver Kaïlee, en évitant l’Inquisitrice Stanza Kaiser, Janus Vega et tout autre obstacle qui pourrait se mettre sur ma route. Je prends une grande respiration.

- Facile.

Alors que la Capsule se détache avec un bruit de dépressurisation, tu actives les commandes et l'énorme vaisseau-astéroide s'éloigne tandis que tu diriges ton appareil dans l'espace, cherchant du regard le Black Hole. Tu vois quelques chasseurs sortir et tirer sur d'autres chasseurs, mais ils deviennent en quelques minutes des points dans l'espace oublié de cette ceinture d'astéroïdes.

Après quelques manœuvres finalement assez simples entre les débris dans cette embarcation de fortune dans tous les sens du terme, tu finis par établir le contact avec ton équipe :
- Content de t'entendre, Partenaire. Même si j'avais bien sûr aucun doute sur ton plan...Enfin, presque pas. C'est bon, on est là, tu peux t'arrimer. Dis, une fois que tu seras rentré, tu pourras expliquer aux deux furies pourquoi il fallait qu'on décolle d'urgence au risque de se faire flinguer par un astéro-vaisseau et la moitié de l'ancienne flotte de la Confédération ? Non parce que visiblement mon intuition légendaire a pas l'air de trop les convaincre...

Tandis que tes pensées se tournent vers tout ce que tu as appris et vers la suite de ce qui semble être la mission de ta vie, tu effectues un arrimage parfait à l'YT-2400 et sortant de la capsule tu es accueilli par Ryko, et derrière lui les visages furibonds de tes deux meilleures amies du moment.
Les yeux rouges de Ryko Sixkiller s'allument une seconde :
- Eh ben mon vieux, j'espère que t'aimes les entrées fracassantes, parce qu'elles attendent plus qu'toi...T'as réussi ? C'est quoi la prochaine étape ?

Manifestement habitué à la patience, j’attends tranquillement l’arrivée du Black Hole sun, ressassant les différentes informations que j’ai récolté auprès de Gorba et dans le Vault. J’ai au moins un sens à présent à la quête dont j’ai hérité, et aussi des coordonnées. Dans le silence de la capsule, je m’interroge sur les non-dits de l’hologramme que j’avais moi-même programmé. Les circonstances de ma contamination par le Bahksan semblaient volontairement floues, et je paraissais le lier aux évènements que j’ai connu en tant que Liran, où j’aurais été confronté à un autre de ces esprits, les Jastars.

Un frisson court le long de mon échine. J’ai eu un aperçu de la puissance de cette créature lors de ma récente rencontre avec l’Inquisitrice, et il y a quelques instants en contactant Ryko à travers la Force. Cette chose qui est tapie aux frontières de ma conscience doit rester endormie jusqu’à ce que je trouve l’holocron de Darth Sin. Quelles que soient les circonstances.

Les lumières du Black Hole sun et la voix faussement enjouée de Ryko finissent par éclairer ma capsule refuge, et j’effectue mécaniquement les manœuvres pour m’y arrimer. Le comité d’accueil n'est pas forcément celui dont j’ai envie, mais il va falloir faire avec. J’hoche la tête en direction du Shard :

- Oui, dis-je simplement en réponse à sa question. Direction Batuu, l’avant-poste du Black Spire.

Le fait que ce nom soit une référence directe aux arbres pétrifiés qui parsèment cette planète me vient à l’esprit de manière tout à fait surprenante. Ou alors est-ce un indice direct que ma mémoire se déverrouille peu à peu? Impossible à dire.

Je fixe ensuite les deux femmes qui fulminent derrière Ryko, chacune à leur manière. Teysla me considère avec un regard aussi froid qu’un reptile de Dagoba, tandis que   Solange attaque bille en tête:

- Il serait grand temps que tu cesses de tout faire dans ton coin, Orion, et que tu arrêtes de te servir de nous uniquement quand tu en as besoin.

Je pose un regard inexpressif sur cette dernière, avant de répondre d’un ton monocorde :

- Sinon quoi ? Tu vas retrouver le butin de Zackam Vargas toute seule et sauver Som et Ani des griffes de Gorba?

Un silence glacial s’installe qui dure de longues secondes avant que je n’ajoute :

- Bien, si nous sommes d’accord, aurais-tu l’obligeance de me retrouver toutes les images disponibles relatif à un braquage sur Rannoch ? Merci, dis-je froidement.

La rage contenue de la jeune femme est visible sur son visage et elle tourne les talons sans mot dire, mais avec la mâchoire serrée. Je viens de perdre une alliée précieuse, mais je ne peux me permettre de laisser mon autorité remise en question, surtout à présent. Ryko est bien trop heureux de profiter de l’instant pour s’éclipser et me laisser seul face à Teysla qui s’est appuyée contre la paroi du couloir en croisant les bras.

- On peut dire que vous savez parler aux gens qui vous sont fidèles… dit-elle avec ironie.

D’un pas vif, je me colle contre elle, jusqu’à ce que mon corps soit tout contre le sien. Avant qu’elle ne puisse réagir, je saisis ses joues d’une main et presse ses lèvres contre les miennes, dans un baiser court et farouche. Je susurre alors à ses seules oreilles :

- Si vous voulez baiser, je suis votre homme. Sinon, restez à votre place: celle d’une observatrice pour le compte de mon partenaire en affaire.

Je me décolle de cette étreinte forcée:

- Ca vous ferait pas de mal d’ailleurs, lui dis-je dans un demi-sourire.

Je commence à m’éloigner dans le couloir et ajoute :

- Vous voyez, je sais aussi parler aux gens qui me sont infidèles.

Arrivé dans ma chambre, je m’assois sur le lit et pousse un long soupir. La fatigue me tombe sur le dos, tout comme le fardeau immense dont je suis chargé. Je dissimule la mallette et ses effets dans le compartiment secret de mon refuge personnel, dont même Ryko ignore l’existence. J’ai pris soin de garder le datapad dont je m’étais emparé sur le Vault où j’avais téléchargé les enregistrements de l’hologramme avant de fuir le vaisseau astéroïde. Je prends donc le temps d’y enregistrer une vidéo des évènements passés depuis mon réveil dans le Gymsnor-4 de Jevan Blaze. Au cas où…

Je me mets ensuite en quête du jeune garçon qui me suit depuis Nar-Shaddaa. Alors que nous sommes seuls, je lui tends le datapad.

*Et quoi qu'il arrive, ne fais confiance à personne.*

Oui, peut-être. Mais parfois on a guère le choix.

- Kaz, mon garçon. Il faut que tu me rendes un service. Caches ce datapad dans le vaisseau dans un endroit connu de toi seul. Si tu vois que je deviens… bizarre, enfin plus que d’habitude, ajoutai-je avec un sourire franc, ou que tu as l’impression que je ne me souviens plus de rien, tu me donneras ce datapad et me montreras le tatouage sur ma main et me disant « Chevauches l’étoile mourante ». C’est très important. Je peux compter sur toi ? lui demandai-je en lui frottant la tête pour lui ébouriffer les cheveux.

Avec l’accord du jeune garçon, je retourne ensuite m’isoler dans la chambre. Nous avons plusieurs heures de vol avant d’atteindre Batuu, je dois en profiter pour reprendre des forces. Arrivé dans la chambre, je fixe le plafond de métal, restant un long moment silencieux avant de souffler :

- Maître Hargonnen… Que dois-je faire ? Je ne sais pas si je parviendrais à contenir cette créature….

Un silence froid, implacable est la seule réponse que j’obtiens.

Dans un soupir, je m'allume une cigarette que je fume en de lentes bouffées. Je m’allonge ensuite sur la couche et tente de trouver le sommeil.

Les deux lumières rouges qui constituent les yeux de Ryko sous son chapeau de cow-boy rétrecissent à ta réponse, puis reprennent leurs formes habituelles. Il tourne les talons de ses bottes et s'éloigne en maugréant :
- Dis Ryko, où est-ce que t'aimerais passer tes vacances ? Alderaan, Iego, Manaan, Procopia ?..Ah mais non, bien sûr...Batuu, il fait si beau à cette époque de l'année...

Tu réponds ensuite à la tirade de Solange, qui contrairement à son habitude ne trouve visiblement rien de percutant à te répondre. Par contre lorsque tu lui présentes ta requête sur le braquage de Rannoch, elle te fusille d'un regard furibond, et son ton est plus sec que le vagin d'une Jedi :
-Tu ne veux pas jouer en équipe ? Très bien, libre à toi. Mais je ne suis pas ta secrétaire, Orion. Tu n'as qu'à demander à ton droïde de protocole, vous avez l'air de bien vous entendre entre machines...Dit-elle en tournant elle aussi les talons d'un coup sec, te laissant seul avec Teysla.

Ta réaction innatendue face à la tirade acide de la Lieutenant de Gorba la laisse totalement surprise une seconde, avant qu'elle ne t'éloignes sans pour autant que tu distingues une once de peur dans son regard. Juste une haine farouche. Elle te laisse finir ta tirade avant d'ajouter lorsque tu t'éloignes :
- Je préférerai encore baiser avec un Dianoga...

Tu t'allonges quelques minutes dans ta chambre, et en profite pour faire un enregistrement pour ton hypothétique futur toi amnésique. Tu observes ton poignet encore marqué du symbole ésotérique du médaillon de Stanza, et décides de le consigner dans l'enregistrement. Juste au cas où.

Puis lorsque tes pas te guident jusqu'au jeune Kaz, tu t'aperçois qu'il est juste derrière la porte, comme s'il t'espionnait. Il fait mine de rien, et lorsque tu lui tends le datapad il soulève les sourcils de surprise :
- Euh...Eniki...Mais...C'est quoi et j'dois en faire quoi ?

Orion a écrit:

- Kaz, mon garçon. Il faut que tu me rendes un service. Caches ce datapad dans le vaisseau dans un endroit connu de toi seul. Si tu vois que je deviens… bizarre, enfin plus que d’habitude, ajoutai-je avec un sourire franc, ou que tu as l’impression que je ne me souviens plus de rien, tu me donneras ce datapad et me montreras le tatouage sur ma main et me disant « Chevauches l’étoile mourante ». C’est très important. Je peux compter sur toi ? lui demandai-je en lui frottant la tête pour lui ébouriffer les cheveux.

Son sourire illumine presque la coursive, à la fois reconnaissant et fier :
- Bien sûr, Boss ! Personne le trouveras jamais, j'te promets. Et si j'vois que t'es bizarre j'te dirais ton truc sur chevauches l'étoile mourante. Tu peux compter sur moi Boss ! Dit-il en levant un pouce déjà victorieux.

Puis tu t'en retournes à ta couchette, et après un long moment d'introspection, le sommeil finit par venir, plein de rêves et de souvenirs, sans vraiment savoir si les images qui défilent sont l'un ou l'autre...