Scène 1 : In Media Res

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...

Tout ton corps flotte. Sensation presque étrange d'un bien être lointain. Tu perçois des rires. Des rires d'enfants. Et le bruit métronomique des vagues. L'odeur du sable. Tu coules doucement vers le fond d'un Océan de quiétude relaxant. Euphorie des profondeurs, tu t'enfonces paisiblement dans ces fonds marins. Tu ne penses plus à rien, totalement en accord avec cette communion maternelle. Tu te sens bien. Enfin libéré de tout le reste. L'Eau a toujours eu quelque chose d'à la fois mystérieux et magique.

Tout est flou. Une Cité sous-marine. Une porte. Des inscriptions, mais tu ne peux pas les lire. Le bien être cesse et laisse place à une autre sensation.
La peur.
Non. Pas de la peur. De la terreur.
Tu hurles.

---

---

Une voix grave et autoritaire hurle en écho du tiens, étouffée par un grésillement. Secousses :
- "Il est réveillé cet empaffé d'colis d'mes deux ?!"

Une autre voix babillarde plus proche de toi lui répond, tandis que tu ouvres les yeux douloureusement :
- "On dirait, Ou-oui, Capitaine...Enfin, je crois..."

La voix marmonne des insultes dans le haut-parleur, mais tu ne les entends pas. Tes yeux ont totalement pris le pas sur tous tes sens. Trop de lumière. Trop de blanc. Tu ne sais pas du tout où tu es. Ni qui est cette créature. Tu sais que c'est un Sullustain. Son allure le présente comme une sorte de médecin, mais malgré le mal de tête qui te vrille le cerveau, tu sens qu'il n'est pas que médecin. Le blaster camouflé sous la blouse, peut-être...

Tout semble te le confirmer, du blanc immaculé à la dureté de la table jusqu'à l'odeur de désinfectant et de bacta : tu es dans une infirmerie. Des secousses. Encore. Intuitivement, tu penses déduire juste en disant que tu es dans un vaisseau. Et quoi qu'il se passe, ses secousses n'annoncent rien de bon. Les yeux globuleux te fixent avec intérêt de tellement prêt que tu sens presque son haleine au whisky Corellien :
- "Ca va, M...Monsieur...V-Vous allez bien ?", dit-il en s'accrochant à la table sur laquelle tu es allongé tandis qu'une autre secousse manque de le renverser malgré les compensateurs inertiels.

A vrai dire, tu ne sais pas trop comment tu vas. Tu as l'air en bonne santé, en relative forme si on exclut le mal au crâne et une grosse migraine oculaire...Mais pour le reste c'est difficile à dire.

Les secousses continuent tandis que ton infirmière continue de te fixer comme un chien Akh regarderait un os.

Un frisson court le long de mon échine devant la porte. Je ne peux qu'hurler.

Je cligne plusieurs fois des yeux. Autant pour faire disparaître la porte que pour chercher à faire le point sur un environnement mobile et aux contours indécis. En quête d’une amnistie lumineuse, je dresse ma main devant mon visage et note au passage le tatouage stylisée représentant une étoile en feu sur le dos de celle-ci.

* Chevauche l’étoile mourante*.

Je fronce légèrement les sourcils quand ce mantra inconnu me traverse la tête. Une tête qui abrite un incendie de neurones vu le mal de crâne qui tambourine à mes tempes. Lorsqu’enfin se dessine le visage batracien de ma nourrice, je me demande si je n’aurais pas mieux fait de garder les yeux fermés. Je peux sentir les traits de mon visage se crisper sous les grésillements et la voix agressive qu’exsudent les haut-parleurs pour venir percuter mes tympans. Avec effort, je redresse ma tête et constate que je suis allongé sur une table. Je porte un costume de marque, mais j’ai perdu une de mes chaussures. Détail saugrenu.

Je ne tarde pas à repérer l’arme dissimulée dans les replis de la blouse de l’alien. Je sais avec certitude que je pourrais m’en emparer avant même que ce pseudo-médecin ne puisse esquisser le moindre geste. Certitude tout à fait paradoxale lorsque je me montre incapable de me rappeler de ce qui m’a conduit ici et, plus inquiétant , incapable de me rappeler de ma propre identité.

La sensation d’avoir l’estomac au bord des lèvres s’accentue avec les mouvements chaloupés du vaisseau dans lequel je dois me trouver. Au vu des secousses, nous sommes pris dans un combat.

Le Sullustain s’inquiète alors de ma santé. L'auto-diagnostic me paraît plutôt bon, même s'il serait sans doute meilleur après avoir vidé le contenu de mon estomac sur les bottes en cuir fatigué de mon hôte. Il me faut un nouvel effort pour réussir à articuler les quelques mots qui suivent, qui n’ont aucun rapport avec la question posée :

- "Qui nous attaque ?"

Ma voix me fait l’effet d’un filet atone, dénuée de tout relief.

Le Sullustain écarquille un peu les yeux puis soulève les épaules en te répondant comme une mitrailleuse blaster :
- "On sait pas, mais le Capitaine pense que...", mais son staccato verbal est arrêté par une secousse suivie de l'ouverture de la porte de l'infirmerie dans un pshhtt sonore. Une silhouette imposante se découpe dans l'entrée.



Grand black métis aux cheveux courts et à la barbe en collier. Un holster usé en cuir marron sur le côté, un manteau long marron et une carrure d'athlète. Un vrai cliché ambulant de contrebandier, même si tu n'es pas sûr de savoir comment tu sais ça.

Sa voix de stantor l'identifie comme le Capitaine qui parlait au Sullustain quelques instants auparavant, et apparemment son petit voyage dans les coursives ne semble pas l'avoir calmé vu qu'il pointe un blaster sur toi :
-"Toi. Je sais pas qui t'es, mais tout ça va te couter un méchant paquet d'credits en plus si on s'en sort, mon gars", dit-il en te pointant d'un énorme doigt menaçant, "Non mais j'hallucine. C'est quoi ce bins, ducon ? T'as pas un peu oublié d'me préciser que c'était une zone de guerre d'où il fallait te sortir... Et maintenant ces chasseurs !..Tu t'es bien foutu d'ma gueule, connard...Et ça, foi de Jevan Blaze, ça va p..."

Mais il ne finit jamais sa phrase. Une secousse bien plus violente ébranle la carlingue du vaisseau, et le Capitaine est soufflé par une explosion électrique qui le projette directement à un mètre de toi. Le courant de la pièce se coupe, très vite remplacé par les néons rougeâtres du système auxiliaire.

Le grand noir est à tes pieds, visiblement inconscient. ou mort. Mais au-delà de cette constatation, tu en arrives à une autre question inquiétante : y a-t-il quelqu'un pour piloter le vaisseau ?

Le Sullustain lui semble complétement abasourdi, et ne sait pas comment réagir. Il se penche vers le Capitaine pour prendre son poul :
- Ouf..., murmure-t-il dans un soupir de soulagement qui te fait dire que cet inconnu qui a l'air de te connaître doit être en vie.

Les alarmes d'urgence et de combat se déclenchent. Il semble que le vaisseau soit en très mauvaise posture.

Et tout cela ne te dit vraiment rien qui vaille...

Je reste coi pendant l’altercation qui m’oppose au nouvel arrivant, bien qu’elle ne soit pas de mon fait, tout du moins consciemment. Mon cerveau enregistre et classe  mécaniquement, comme par la force de l’habitude, les données importantes pendant que le capitaine (je suppose) crache son venin:

J’ai requis les services d’un contrebandier contre des credz,
Je souhaite fuir une zone de guerre,
J’étais conscient au moment de leur recrutement,
Il s’est par conséquent passé quelque chose entre leur recrutement et mon arrivée dans ce vaisseau.

Un nouveau coup au but des chasseurs à nos trousses vient mettre un terme à ce soliloque un brin pénible à se fader quand votre estomac dance une valse Chagrienne. Sauvé par le Bang ! J’en profite pour me pencher sur le côté de ma table de souffrance et rendre le contenu de mon estomac. Soulagé, je peux enfin me redresser et me mettre sur mes deux pieds. Etonnament, je me sens à présent bien.

Je considère le corps allongé de Jevan Blaze et le soulagement manifeste de son partenaire batracien lorsqu’il annonce que le contrebandier est encore en vie. Tandis que les alarmes d’urgence s commencent à nous alerter sur le fait que notre vaisseau ne va pas tarder à devenir un cercueil métallique, je fais quelques pas en direction du corps au sol, me penche doucement puis saisis l’arme qui me menaçait quelques instants plus tôt. Mon regard est plongé dans celui du Sullustain en même temps que je m’empare de l’arme, comme pour lui signifier « vas-y, empêches-moi ! ».

Je me redresse à la même vitesse, malgré l’urgence de notre situation. Sans quitter l’alien du regard, je me déchausse de l’unique chaussure rescapée du trou noir que constituent les dernières heures, jours, semaines ?, puis m’adresse à lui d’une voix habituée à l’autorité :

"- Conduis moi à la cabine de pilotage."

Je ne redoute pas vraiment un refus de sa part, mais au cas où, j’ai recours à la menace avec le blaster que je viens de récupérer. Lorsque nous quittons la pièce, j’utilise de toute façon mon arme pour tirer dans le système d’ouverture et condamner la pièce. Pas trop envie que notre ami l’excité me tombe dessus par derrière. J’ajoute à l’intention de son coéquipier :

"- T’inquiètes pas, il va bien, c’est toi-même qui viens de le dire."

Alors que je suis ce dernier dans les coursives du vaisseau en accélérant le pas au fur et à mesure que je retrouve mes sensations, je lui demande :

"- C’est quoi ton nom ? Et dans quel système sommes-nous ?"

Lorsqu’enfin nous parvenons dans le cockpit, je m’installe de suite aux commandes. Il me suffit de 5 secondes pour confirmer l’hypothèse sur la disposition du navire, nous sommes dans un Gymsnor-4 . Les 10 secondes suivantes sont consacrées à faire un point sur le navire : état des fonctionnalités critiques, possibilité de passer en vitesse lumière et armes montées à bord ou pas. Ce n’est qu’ensuite que je fais un panorama visuel des ennemis qui nous fusillent, doublé d’un contrôle sur le radar de la console de bord.

"- Tu devrais attacher ta ceinture, cowboy . Ca risque de secouer un peu."

Pour une raison qui m’est inconnue à cet instant, je jubile au moment où je saisis les commandes.

Le Sullustain porte sa main un instant à son holster en observant cet humain qui le met en joue avec son DL-44 mais sans ses chaussures. Puis il se ravise, hausse les épaules, lève les yeux et les mains vers le cockpit et articule juste en soupirant :
- "Ok, ok..."

Tout à coup son manque d'assurance laisse place à un air plus malin et un petit sourire en coin assorti. Il a d'ailleurs l'air soulagé tandis qu'il se relève, quittant sa blouse qu'il jette sur la tête de son patron sans même un autre regard pour lui. Il répond à ta remarque censée le rassurer en retroussant un peu ses lèvres en coin en agitant quelques crédits:
- "Je vérifiais qu'il avait bien ma paye..."

Les mains bien en évidence il se met à marcher plus vite et t'accompagne dans les coursives.



Pendant la petite traversée dans les couloirs métalliques aux reflets rouge épileptiques qui te fait de plus en plus penser à un vaisseau de croisière de luxe pour VIP, il répond le souffle un peu court à tes questions en soulevant un sourcil absent :
- "C'est pas vraiment l'moment pour les présentations, vous pensez pas ? Appelez moi Krash...", dit-il avec un air mi-moqueur, mi-inquiet en regardant les étincelles sortir de la carlingue. "Chuta. On est dans la mouise...J'espère que vous touchez votre bille en pilotage, Monsieur le rescapé.". Puis il te regarde en réfléchissant une seconde : "...Vous savez vraiment pas où on est ?", puis voyant ta tête enchaîne tout en accélérant dans un coude serré : "On est à côté de Rannoch, une planète du Secteur corporatiste...". Une gerbe d'étincelles apparait à côté de vous et il jure en criant tandis que vous arrivez dans ce que tu distingues être le cockpit :
- "Ark, nom d'un cul d'Twilek vierge, pourquoi on est pas encore passés en vitesse lumière ?!", dit-il en observant le hublot et les instruments de bord.

Tu découvres un droide R5 rouge et doré qui semble être en train de...Piloter ?



Il émet des trilles hystériques, et tu comprends (tu ne sais trop comment) que le navigateur d'astrogation est en panne, que les écrans déflecteurs arrières du vaisseau sont HS, et qu'il accuse le Sullustain de ne pas avoir réparé correctement le modulateur de fréquence desdits déflecteurs. Le sullustain s'installe à côté de toi tout en criant presque devant les déflagration qui secouent le cockpit :
- "Plus tard les reproches ! Répares ça tout de suite !"

Pendant que le droïde décroches du poste de pilotage pour aller réparer quelque chose en dessous du poste de copilote, tu t'installes quand à toi rapidement sur le siège de pilote, et des connaissances que tu n'attendais pas affluent avec un air de contentement en prenant le manche.

Modèle du vaisseau. Gymsnor-4 lourdement mais discrètement modifié. Deux canons légers asservis en arc de tir avant et arrière, deux tourelles camouflées asservies ou pas au pilote et copilote situées sur le ventre et le dos de l'appareil, et deux torpilles à proton dans un lanceur dans le nez.

Au travers du hublot tu peux maintenant contempler la myriade de chasseurs et de croiseurs de guerre vous entourant dans un décor un peu apocalyptique d'une bataille spatiale aux allures de guerre. Visiblement les forces en présences sont inégales, et tu aperçois un instant un sigle étrange sur les vaisseaux noirs qui envahissent l'espace. Un Z rouge entouré d'un logo formant un O autour.

Tu finis par distinguer dans ce chaos quatre chasseurs d'un type bien différent des deux camps qui s'affrontent. Des prototypes d'un modèle inconnu par les banques de données du vaisseau, même si leurs silhouettes rappellent un peu les chasseurs Z-95 modifiés les Pirates. Mais leur manœuvrabilité et leur puissance de feu ne laisse aucun doute sur l'importance des modifications qu'ils ont subi. Et pour ne rien arranger, les pilotes sont visiblement bons, vous prenant en tenaille malgré les manœuvres d'évitement qu'a tenté le droïde.

Avant que tu ne le demandes, le Sullustain lance au R5 :
- "Combien de temps pour réparer le navigateur ?!"

L'astromécano répond par une trille à la fois hésitante et vociférante pour annoncer que vous le saurez bien assez tôt s'il le laisse travailler. Le sullustain te regarde lui dire qu'il devrait s'attacher, alors qu'il est déjà arnaché comme si l'univers allait vous tomber dessus :
- "Pilote au lieu d'causer !"

C'est à toi de jouer. Tu jubiles intérieurement, et une sensation de déjà-vu t'étreint, sans que tu saches d'où elle vient.

Init : Toi > Chasseur 1 > Chasseur 2 > Droide > Chasseur 3 > Krash > Chasseur 4

A toi, donc. Dis moi ce que tu fais.

Pour les caractéristiques, on va prendre le YT 2400 (Rulebook P.265) pour pas se faire trop chier. Sauf que c'est 2 canons lasers indépendants et pas des jumeaux, et qu'il y a un lance torpille en plus.

Les réponses de tête de grenouille ne sont pas vraiment des modèles de volubilité, mais c’est difficile de lui en vouloir. Un, il est menacé d’une arme, et deux c’est pas vraiment le moment de refaire le monde autour d’un verre de sky corréllien. Je note néanmoins que les liens qui l’attachent à son patron ne sont pas ceux qu’on a l’habitude de voir entre des contrebandiers. Intéressant.

J’ai pu comprendre pourquoi nous n’avions pas encore volé en éclats… Sauvés par une boîte de conserve. Rayon nouvelles d’étron de Bantha, l’hyperpropulsion est en rade et les écrans vont pas tarder à subir le même sort. L’observation de notre environnement n’est guère plus reluisant, même si pas encore désespéré. Nous sommes au cœur d’un conflit entre deux factions et  faisons l'objet plus particulièrement de stand de tir pour quatre chasseurs Z-95. Modifiés de ce que je peux en juger. Parfait, j'ai besoin de me dérouiller.

- Arranges-toi pour tenir nos poursuivants à distance en les tirant à vue. Vu l’état de nos écrans arrières, chaque coup au but risque désormais de nous pulvériser.

Joignant mes efforts à ceux du Sullustain, j’effectue quelques vrilles et des manœuvres d’évitement. Dans le même temps, je pousse à leur maximum les moteurs subluminiques en direction du premier croiseur à portée, malgré les récriminations de mon co-pilote du moment. Bien que concentré sur l’instant, je suis moi-même étonné par mon audace, bien que parfaitement confiant dans la folle manoeuvre que je tente. A grande vitesse, je fais passer le Gymsnor-4 au-dessus du croiseur, suffisamment vite pour être l’abri d’une salve de leurs lourdes batteries d’assaut. D’un brusque mouvement du manche, j’imprime une demi-vrille à notre navire pour impulser un tour complet autour du même croiseur. La vitesse et la brusquerie de la manœuvre nous secoue en tous sens, mais j’obtiens ce que je voulais: passer de la position du chassé à celui du chasseur.

-Feu ! Dis-je à Krash, tout en pressant moi-même les commandes de tir des canons légers. L’un des chasseurs disparaît sous le feu du Sullustain tandis que j’en touche un autre qui résiste malgré tout. Un de moins, mais on arrivera pas tous à se les faire,constatais-je en voyant l'habilité des pilotes.

Je quitte l’environnement immédiat du croiseur pour retourner dans la mêlée, seule manière d’éviter d’être une cible trop facile pour nos poursuivants. Malgré mes efforts un nouveau coup au but de nos adversaires déclenche l'un des rares voyant lumineux encore éteint de la console. Pas bon. Pas bon du tout!

D’une voix étonnamment sereine dans le chaos ambiant, je m’adresse à mon tour au R5:

- Tête de marmite, tu ferais bien de faire vite si tu veux pas que tes boulons finissent éparpillés dans l’espace façon puzzle.

A pleine vitesse, je continue évoluer à pleine bourre dans la myriade de navires pour jouer au chat et à la souris avec les Z-95, tout en évitant de nous offrir à un tir collatéral. Impossible de se débarrasser des 3 chasseurs restant avec un vaisseau qui part en sucette comme ça. Tout repose sur l’unité Astro-mécanique maintenant. On peut pas dire que ce soit quelque chose que j’envisage sereinement.

Des trilles hystériques du droide ponctuent ta manoeuvre autour du croiseur pendant qu'il essaie de souder quelque chose à l'arrière de la cabine.

Le Z-95 explose dans un souffle de métal en fusion et le cri du Sullustain. Tu notes au passage qu'il s'agit plus d'un coup de chance qu'une réelle maîtrise de ton co-pilote du moment.

Le coup au but suivant secoue la carlingue. Suite à ta phrase le R5 ronchonne encore en annonçant qu'il vous faut tenir encore un peu, et un truc assez obscur sur la console d'astrogation qu'il veut caler dans l'un des orifices du Sullustain.

Krash fronce ses sourcils absents tout en s'accrochant comme il peut, tournant la tête une seconde vers le robot :
- Et si tu bossais plus vite au lieu d'causer, boite de conserve !

Tu effectues de nombreuses boucles autour des croiseurs des deux camps, et par un miracle spatial tu parviens à esquiver les tirs nourris des trois chasseurs restants. Tu devines sans trop savoir comment que c'est une escouade, sûrement militaire, et qu'ils ont un leader (celui qui vous a touché quelques instants auparavant). Sa façon de piloter te semble d'ailleurs étrangement coordonnée avec la tienne, comme s'il anticipait tes mouvements.

Ton jeu du chat et de la souris commence alors à tourner court. Ils finissent par t'encercler, et tu as un drôle de pressentiment. Et dans une sensation de déjà-vu très bizarre tu sens que la manœuvre des trois chasseurs est une souricière. Et tu es tombé dedans.

Le leader te suit, et les deux autres qui ont fait le tour se retrouvent non sans mal devant toi au dernier moment, torpilles accrochées à votre vaisseau. Le bip malsain déclenche un frisson le long de ta colonne tandis que les missiles partent des deux chasseurs dans votre direction.

Tu prends les cris électroniques d'Ark pour de l'affolement, mais t'aperçois vite qu'en fait il vous injurie en vous aboyant de pousser la manette de l'hyper-espace.

Hurlant et suintant, Krash pousse convulsivement la poignée. Tu regardes au ralenti les deux torpilles s'approcher dangereusement tandis que les étoiles semblent soudain s'étirer. Pendant une seconde tu n'es pas sûr que les projectiles ne vont pas vous percuter juste avant votre entrée dans cet espace-temps alternatif.

...

Alors que les deux fusées chargées protoniquement vous frôlent, les étoiles deviennent de long traits, et c'est dans le cri totalement frénétique de ton co-pilote que tu échappes à ce qui aurait sûrement été la reprise de conscience la plus courte de l'histoire galactique :
YIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

---

Quelques instants plus tard, quelque part dans le vide spatial...



Retour à l'espace normal. Une ceinture d'astéroides et les zébrures multicolores d'un amas d'étoiles vous accueille. Le Sullustain te regarde comme s'il accusait le choc :
- Nom d'un cul de Rancor...Putain, ça...Merde...C'était...Intense ! Écoutes, ch'sais pas qui t'es, mais on peut dire que tu sais piloter, Monsieur l'inconnu !

Le Droide acquiesce verbalement d'une trille plus calme, tout en vous annonçant qu'il faut vite recalculer un itinéraire d'astrogation, car celui-là n'était qu'un saut de secours.

Le Sullustain te regarde, puis commence à taper sur la console :
- Tu veux toujours aller sur Nar, ou t'as changé d'idée pendant ton coma ?..., puis il fronce le front une seconde avant de reprendre : ...A moins que t'ai oublié ça aussi ?

Un fin sourire de satisfaction de ma part accompagne le rugissement de Krash lorsque le vaisseau passe la barre de l’hyperespace. L’unité astromec nous a sauvé les miches, nos poursuivants nous tenaient. Je perds la main, me dis-je en aparté, sans réellement savoir si j’ai déjà été bien plus performant que ça auparavant. J’hoche la tête à la suggestion du droïd de rapidement faire une deuxième saut. iL me semble être l’occupant le plus sensé de ce navire, moi compris.

Krash ne manque pas de mettre le doigt sur le sujet qui fâche. Faire une deuxième saut, d’accord, mais vers où ?

Comme je ne dispose pas d’éléments assez nombreux pour contredire une proposition que je semble avoir émise auparavant, j’hoche la tête :

- Vas pour Nar-Shaada…

A l’instant même où je prononce ces mots, l’image d’une Rodienne gisant au sol, le corps troué par des impacts de blaster vient s’imprimer dans mon esprit. Au-dessus de sa dépouille, l’ombre d’un cargo YT-2400 dont la poupe affiche fièrement « Black Hole Sun ». La main de la femelle alien a été détachée de son poignet.  A quelques centimètres de l’articulation amputée, une mallette sécurisée et sa menotte qui la reliait encore quelques instants plus tôt à son infortunée porteuse. Une main attrape alors la mallette. Une main sur le dos de laquelle figure le tatouage stylisé d’une étoile en feu.

Mon regard revient à la réalité. Krash ne semble pas avoir remarqué mon absence momentanée, occupé qu’il est à s’activer sur la console de pilotage pour entrer les coordonnées de la Lune des contrebandiers.

Je m’avachis dans le fauteuil, sans lâcher le Sullustain du regard. Je lui dis alors :

- Dis m’en un peu plus sur notre départ de Rannoch, et comment j’ai fini dans votre infirmerie.

Le visage du Sullustain se renfrogne un peu tandis qu'il rentre les coordonnées dans la console :
- "Ça, Bukee, Ch'sais pas trop...". Il semble réfléchir. Plus tu le regardes, plus tu te dis que ses hésitations et son comportement précédent n'étaient qu'un masque destiné à te faire baisser ta garde et le sous-estimer. Ce qui te fait dire qu'il est bien plus intelligent qu'il n'y paraît, et que ces secondes qui s'égrainent dans le bruit des touches et les bips lumineux sont bien trop longues pour qu'il ait la conscience tranquille :
- "Pour être honnête avec toi, le "Boss" vient d'm'engager y a deux semaines galactiques. Ce qu'il savait pas, c'est que...J'avais ptet légèrement gonflé mon CV...".

Trille sardonique du droïde, que Krash fusille de ses yeux globuleux avant de reprendre :
- Il l'a découvert, et il devait me virer...Mais là il avait besoin d'un équipage pour une opération en urgence....

Il soupire, comme si parler le fatiguait un peu :
- Blaze est un passeur...Une sorte de contrebandier, mais spécialisé dans les gens, même s'il trempe aussi dans la contrebande classique. Tout le monde dans la bordure extérieure sait que si tu veux disparaître et trouver un moyen de le faire vite et bien, même sous les yeux des impériaux, c'est lui qu'il faut appeler. Sa couverture c'est ce vaisseau de luxe, et des croisières pour des gens très friqués...

Encore une pause :
- ...Il m'a obligé à honorer ce contrat. Puis bon Rannoch, j'me disais qu'il y avait peut-être moyen de se faire un peu de fric. Du coup, il est pas vraiment rentré dans les détails. On devait récupérer un gars. Toi. De c'que j'ai pigé, t'avais une balise pour qu'on sache où t'embarquer. Ca devait se passer à l'Astroport.

Il te regarde, comme s'il évaluait tes réactions dans la profondeur de ses globes noirs :
- "En arrivant on a vu le bordel. Apparemment Ozzel Corp était en train de régler un "soucis d'intendance" avec Rannoch -qui est une de ses "colonies"-. Des rebelles terroristes ont monté un coup, mais ils ont visiblement sous-estimé la Corporation...Ils nous ont ordonné de décamper..."

Il entre les dernières coordonnées, et pousse le levier. Les étoiles s'étirent encore une fois. Un moment de pause, puis il se détache et se tourne son siège vers toi, l'air énigmatique dans la pénombre :
- "C'est là que tout est parti en couille de Rancor. Jevan est une sacrée tête de Bantha et il a voulu honorer le contrat quand même. Ta balise était dans un vaisseau qui venait de se faire heurter par un gros tir. On est arrivés d'urgence. Perso je m'attendais pas à c'que tu sois encore en vie. Mais tu l'étais. Un miraculé. Alors On t'a ramené à bord. ..La suite, tu la connais."

Il met un doigt indécis et boudiné sur sa bouche, puis finit en soulevant ce qui lui sert de sourcil :
- "En parlant d'ça, il faudrait peut-être discuter prime, et discuter de c'qu'on fait de Jevan...Il me porte pas dans son coeur. Et ça m'étonnerait qu'il fasse partie de ton fanclub, l'inconnu...

Un léger sourire cruel flotte sur ses énormes lèvres charnues :
- Moi j'serais assez pour le dépouiller et le jeter dans l'espace...Et s' débarrasser d'cette satanée tête de boulons..., finit-il avec un petit rictus en observant le droïde qui émet un son qui ressemble comme deux gouttes de binaires à "Oh-oh", tournant alternativement sa "tête" vers Krash puis vers toi.

J’écoute attentivement les propos du Sullustain, tout en me faisant la réflexion que le lascar est moins bête que l’attitude qu’il adopte pour le faire croire. Le Sleemo est tout simplement en train de me dire que quand ça va pas avec son employeur, il le fait passer par le sas. Intéressant concept, mais qu’on ne devrait pas dévoiler à un potentiel futur employeur. Alors que nous passons la barre de l’hyperespace, j’écrase mon dos contre le fauteuil de pilote. Je me frotte la joue, un geste qui m’apparaît usuel, pour réfléchir aux différentes implications dérivant de l’exposé qui vient de m’être fait.

Il est clair que je voulais mettre les bouts de Rannoch. Pour ça j’ai eu recours aux services d’un passeur, mais j’ai activé ma balise dans un vaisseau au bord de la destruction. D’où deux hypothèses : soit je m’étais aménagé deux voies de secours, soit j’ai volontairement fait sauter le navire où Blaze m’a récupéré.

Dans les deux cas, j’ai dû promettre de payer rubis sur l’ongle pour que le contrebandier prenne le risque de venir me récupérer dans un vaisseau en détresse.

A ma grande surprise, je caresse un moment l’idée de supprimer de suite mon « nouveau » partenaire. Impossible de lui faire confiance au vu de ses dernières déclarations. Le simple fait que cette idée me vienne spontanément en dit long sur le genre d’habitude et de réflexes que j’ai pu avoir dans le passé. Renvoyant à plus tard cette option, je me redresse enfin.

- J’ai beau ne pas faire partie de son fan-club, ton employeur a quelques informations qui pourraient m’être utile avant que tu ne le bazardes par-dessus bord, réponds-je à la proposition de Krash.

Je me lève.

- Viens, allons voir si Jevan s’est réveillé de son sommeil réparateur.

Sans prendre la peine de voir si le Sullustain emboîte mes pas, je fais chemin inverse entre la cabine et l’infirmerie, appréciant au passage le navire de luxe dans lequel nous nous trouvons. Je fais une pause en route dans une des cabines pour essayer de me trouver des chaussures à ma pointure, puis poursuis mon chemin. Arrivé devant l’infirmerie, je saisis le blaster du propriétaire puis active l’ouverture du sas dans un chuintement léger.

Que nous ayons à le réveiller avec une seringue d’adrénaline ou qu’il ait déjà les yeux ouverts à notre arrivée, mon propos reste le même :

- Salut Jevan. Désolé, on a dû te sécuriser ici quand tu es tombé dans les vapes. Mais tout va bien, t’inquiètes pas, on s’est sorti du mauvais pas de l’assaut au-dessus de Rannoch. Je dirai que mon intervention mérite un ristourne de 50% de la somme que je t’ai promise, vu que tu m’as laissé faire le plus gros du boulot. Néanmoins, je suis prêt à te payer ce que je te dois si tu me retraces tout de notre rencontre et de ma proposition.

Je pose mon cul contre le lavabo, de manière à faire face à Jevan et éventuellement à Krash. Mon blaster n’est pas menaçant, mais je le garde tout de même à la main au cas où l’un ou l’autre viendrait à faire des bêtises.

La moue du Sullustain te laisse penser qu'il est déçu, et son "Mmmookayyy, c'est toi le boss..." te laisse penser qu'il n'aime pas des masses ton plan, mais qu'il va suivre...Au moins pour l'instant. Cette réflexion ainsi que toutes les autres te confirment que tu as l'air d'être quelqu'un d'assez cynique sur la nature "humaine", d'analytique et que ta moralité n'est clairement pas non plus celle d'un Jedi. Un Contrebandier, peut-être, vu tes compétences de pilotage ?

Parcourant le vaisseau, tu découvres une paire de bottes de pilotes marrons usés à ta taille, puis parcoure avec ton nouvel "associé" le vaisseau.

Tu rejoins l'infirmerie et trouve dans la pénombre de morceaux de carlingue et de machines cassés ledit Jevan, qui se réveille à peine de sa petite sieste. A l'ouverture de la porte il met la main à son blaster...Qu'il n'a plus. Il porte sur le Sullustain un regard noir (...) :
- "Toi, sale vermine, tu va m'le payer au centuple, promesse de Jevan Blaze..."

Il ne lève pas spécialement les mains, n'a pas l'air intimidé par la menace de ton blaster, et écoutes ce que tu as à lui dire. Il fronce les sourcils à la fin de ta tirade, et dis juste en se massant la tempe :
- "Eh ben...Moi qui pensais que j'm'étais pas loupé...On dirait que t'as pris un plus gros coup qu'moi...", dit-il avec un sourire en coin de son énorme bouche tout en finissant de se relever. Il parcourt un instant les décombres que sont devenues l'infirmerie, et semble réfléchir :
- "Fais chier...", finit-il par dire de sa voix rauque avant de fixer son regard noir dans le tiens : "C'est Tchaggy, un intermédiaire et un ami qui m'a parlé d'toi. Normalement, j'aurais pas pris ce contrat. Ça puait le service secret militaire ou l'opération terroriste cette histoire. Et moi je voulais prendre ma r'traite figures toi. Mais je peux rien refuser à Tchag. Alors j'ai accepté. J'ai eu un holo de toi, un signal de balise, et une explication qui a pas duré plus de deux minutes.", il enjambe une tôle et avances vers toi pour mieux t'observer : "On s'est jamais vu, et d'après Tchag c'était même pas toi l'employeur...". Il marque une pause et sort un gros Corellien qu'il enfiche au coin de ses lèvres charnues : "Bon. On va jouer carte sur table, Monsieur l'Inconnu. Si tu m'as pas buté, c'est que tu veux des renseignements, et probablement que t'as b'soin d'aide...Ou que t'es pas de la même charpente que ce petit enfoiré derrière toi. J'apprécie qu'tu l'aies pas fait, et qu't'aies sauvé mon rafiot. Donc va pour la ristourne, et j'veux même bien t'aider à retrouver c'que ou qui tu veux dans la mesure du raisonnable de c'que j'sais. J'sais pas si c'est un test ou si t'as réellement perdu la mémoire. Ça vous r'semble à vous, les putains d'agents de renseignements et autres saloperies secrètes. Bref, j'm'en tape tant qu'on m'paie..."

Il envoie un long filet de fumée en s'approchant tout en restant à distance respectable :
- "J'ai qu'une condition. On tue ce ptit enculé...", finit-il en pointant le Sullustain de son doigt ganté : "Parce que cette pauvre merde est non seulement pas fiable, mais plus ça va et plus j'lui trouve une tête de gars qui bosserait pour mes ennemis. Et ça, crois moi bonhomme, t'as pas envie de voir les emmerdes que ça peut nous rapporter...".

Le Sullustain ouvre les yeux plus encore que ses origines raciales le lui permettent :
- "Eh eh, on s'calme. Eniki, j'suis ptet pas un ange de Iego, mais j'bosse pas pour l'Soleil Noir !..." Une expression de peur passe devant ses yeux globuleux et il recule devant toi : "Hey, hey, bukee, calmes toi...J't'ai aidé, pas vrai ?"

Attentif, j’écoute Jevan Blaze m’en dire un peu plus sur les raisons qui m’ont conduit sur ce navire. Impassible en apparence, je maudis ma mémoire défaillante. Tchaggy n’évoque absolument rien en moi, ce qui pourrait s’expliquer si je n’étais pas son commanditaire. Ce qui pose un problème : dans ce cas-là qui était son commanditaire ? Je ne peux que partager l’hypothèse de Jevan, ça sent l’opération des services secrets ou d’une organisation terroriste. Les derniers mots de Jave sur le Sullustain viennent confirmer ce sentiment. Tout dans l’attitude de Krash pue l’approche d’un espion. Arrivée tardive, compétences pas claires et volonté de s’acoquiner avec la cible.

Reste le risque de se tromper. Je lève mon bras, appuie sur la gâchette droit dans la tête de l’alien, puis remet mon bras dans sa position initiale. Ce faisant, je rebascule le cran du blaster du tir étourdissant vers le léthal.

Je regarde Jevan droit dans les yeux : « Il pourrait être utile de l’interroger. »

Le tout est exécuté avec sang-froid, méthodiquement. Je poursuis avec la même neutralité dans la voix :

- Dis-moi ce que tu sais  sur Tchaggy ? Où est-ce que je peux le trouver ? Je ferme les yeux un court instant avant de les rouvrir. Et quels sont tes liens avec le Soleil noir ?

Dans l’attente de la réponse du contrebandier, je fouille le Sullustain, puis me mets en quête d’affaires m’appartenant qui aurait pu être mises de côté ici à mon arrivée. Sans même être concentré dessus, je sais que mes sens sont en alerte et prêt à réagir si Blaze voulait me jouer un coup tordu. Pas l’impression que j’ai du bonhomme, mais mes réflexes ont l’air d’être conditionné pour être systématiquement sur le qui-vive.

Jevan fronce des sourcils fournis en t'observant pendant que tu entames ta fouille de Krash dans ce capharnaüm infirmier. Tu trouves dans une poche de sa veste en cuir les crédits qu'il a volé à Jevan, et dans une poche intérieure un jeton de Casino de 500 crédits en métal noir gravé d'une inscription qui en fait le tour : "Shooting Star - Eden Prime".

Blaze te suit du regard pendant que tu entames la suite de ton investigation, puis finit par prendre la parole en prenant un câble électrique qu'il commence à enrouler autour du Sullustain :
- "Ok. Bon, apparemment, c'est pas un piège, ou alors t'es le plus minable menteur de cette galaxie. J'sais pas vraiment où est Tchaggy. Il bouge beaucoup. Mais j'peux t'arranger un rendez-vous..."

Tu n'as pour l'instant rien trouvé de valeur ou qui ai pu t'appartenir. dans ce chaos qu'est devenue l'infirmerie. Ayant fini de ligoter votre prisonnier, Jevan tourne la tête vers toi et plisse un peu les yeux :
- "Pour le Soleil Noir, pas qu'ce soit tes affaires, mais disons que j'ai eu quelques...Soucis avec un d'leur leader. C'est compliqué, mais disons qu'depuis elle a réservé une partie d'son planning à me pourrir l'existence..."

Son visage se referme, et n'ayant pas l'air de vouloir s'étendre sur le sujet, il en change :
- "...Bref, ce ptit enfoiré était très intéressé par ton cas. Beaucoup trop. J'l'ai piégé en train d'essayer d'communiquer avec chsais pas qui. Alors j'ai décidé de l'embarquer quand même pour pouvoir en savoir plus...", il te scrute encore une seconde d'un air suspicieux avant de reprendre : "Mais maintenant je m'demande si c'est pas uniquement après toi qu'il en avait..."

Il se relève et se rapproche de toi :
- "Bon. Si tu veux aller voir Tchaggy, faut faire un arrêt sur Nar...". Il marque un temps d'arrêt : "Au fait, comment je dois t'appeler, l'inconnu ?", dit-il en t'observant encore. Il voit alors ton tatouage : "Hun...Sympa ton tattoo. C'est quoi ?".

En te passant machinalement les doigts sur la dos de la main une énième fois, tu sens tout à coup quelque chose. C'est microscopique, et tu ne l'avais pas noté jusque là.

Mais il y a bien quelque chose sous ta peau...

Affairé à fouiller le sullustain et l’infirmerie, je n’en reste pas moins attentif aux propos de Blaze. Je pose les crédits volés sur la table sur laquelle j’étais allongé moins d’une heure plus tôt avec pour simple commentaire sardonique: « Voilà déjà un acompte sur ce que je te dois.». Je prends par contre le jeton que je glisse dans ma poche, sans pour autant m’en cacher auprès du propriétaire des lieux. La réflexion du géant noir sur le fait que je sois peut-être le menteur le plus minable de la galaxie me fait sourire, mais je n’y réponds pas. Tout comme je n’insiste pas sur ses différents avec le Soleil noir. Pas mes problèmes, du moins à l’instant T.

Je réagis par contre aux supputations émises sur Krash et son lien avec moi :

- C’est également ce que je pense. D’autant plus que notre ami n’a pas de comlink sur lui, ce que je trouve plutôt étonnant.

Pensif, je réponds également aux derniers mots du contrebandier :

- Nous sommes déjà en route pour Naar. Et effectivement, ça m’aiderait bien de contacter Tchaggy, donc si tu peux organiser ça pour moi, je te serai redevable. Tu peux m’appeler Haiken.

Lorsqu’il évoque le tatouage sur ma main, mes yeux se posent machinalement sur celui-ci avant que je passe le pouce dessus. « Je n’ai pas la moindre idée de ce que cela représente. Tu n’en as jamais vu de semblable donc ? Encore un autre mystère, finis-je sur un ton légèrement dépité. Je tais ma découverte, et profite d’un moment d’inattention de Jevan pour subtiliser un scalpel-laser de l’infirmerie.

- Je peux te laisser à la manœuvre ? Je suis pas encore au top de ma forme et j’ai besoin de m’allonger un peu.

Je tente de faire preuve de confiance à son égard, mais ne lui rend pas pour autant son blaster. Puis, je me dirige vers la chambre où j’avais préalablement «emprunté » les chaussures. Après en avoir refermer la porte derrière moi, je m’installe sur la couche et utilise le scalpel pour découvrir ce qui se cache sous la tatouage… Peut-être qu’une partie de ma mémoire se trouve sous ma peau.

Jevan récupère les crédits avec un semblant de sourire en écho du tiens. A ton commentaire sur le Commlink, un sourire malin déforme ses lèvres charnues sous sa barbe courte parfaitement taillée :
- "Oh, ça..., te dit-il tout en sortant doucement un commlink de sa veste : "...Normal, j'lui ai piqué pour le faire vérifier par Ark, mon droide astromech. Mais j'en ai pas eu le temps...", dit-il en te lançant l'objet.

Il te laisse ensuite répondre, puis finit par te serrer la main :
- "Très bien Haiken. Tu as un deal...". Puis à ta demande sur ton tatouage il l'observe un peu trop longuement avant d'hausser les épaules : "Non, ça m'dit rien. Ca me rappelle le tatouage de certains gangs sur Taris ou Corellia, ptet bien...", te répond-il, un tout petit peu trop précipitamment. Ça aurait sûrement échappé à d'autres, mais tu crois deviner que le Capitaine Blaze vient de te mentir. Ou du moins qu'il en dit moins qu'il n'en sait.

Il ne semble pas remarquer ton petit vol de matériel à l'infirmerie, et lorsque tu lui demandes ensuite si tu peux le "laisser à la manœuvre", il fronce les sourcils, puis éclate de rire :
- "Eh ben, t'entends ça Ark, Monsieur Haiken a choppé la confiance ! ...Ahahahah !!! ...T'emballes pas gamin. T'es dans mon vaisseau aux dernières nouvelles, et sans m'vanter j'suis un des trois plus grands pilotes de c'cadran d'la galaxie. Alors cool Rakgoule, vas t'reposer et profites du voyage..."

-----------------

Confortablement installé dans ce qui est plus une suite qu'une simple chambrée, le rayon rouge du scalpel laser fait son travail, brûlant chirurgicalement un trait de ta peau dans une petite fumée odorante au poulet, sans que tu ne ressentes aucune douleur à part un picotement léger.

Tu décolles le derme avec la lame dans une douleur à peine plus intense, notant que tu n'as pas l'air douillet.

Et sous cette peau, tu distingues...Une pierre ? de la taille d'un demi ongle de ton petit doigt, elle est octogonale et assez fine. On dirait un bout de verre poli, ou de cristal, difficile à dire. En l'approchant de tes yeux et en la faisant jouer entre tes doigts, tu t'aperçois d'un effet d'optique intéressant. Des couleurs apparaissent à l'intérieur, la lumière te faisant découvrir un aspect prismatique.

Tu ne sais pas exactement de quoi il s'agit, mais au vu de son aspect microscopique, travaillé et à cet aspect prismatique, tu es quasiment sûr que quel que soit les secrets qu'il pourrait te révélé, c'est cet effet d'optique qui doit en constituer la clé. En l'approchant encore de tes yeux pour tenter d'en percer les secret à l'oeil nu, tu n'arrives rien à distinguer, quand tu remarques les inscriptions rouges sur le mur de ta chambre : 15-297-1509-23390L.

Un code ?

Tout sourire, je lève les deux mains dans une parodie de « faut pas le prendre comme ça mon gars » face à la réaction de Jevan sur ses compétences de pilote. De toute façon, n’importe quel contrebandier dira qu’il est parmi les trois meilleurs pilotes de la galaxie. Et comme il y a bien plus de trois contrebandiers qui sillonnent  celle-ci… Lorsque que mon compagnon d’opportunité s’éloigne en direction du cockpit pour prouver ses dires, je m’introduis dans l’une des chambres et extrait ce qui se révèle être une nouvelle énigme sur qui je suis et mon activité. Bien que je commence à soupçonner celle-ci d’être liée à un jeu bien dangereux.

Etonné par ma propre dextérité dans l’utilisation d’un outil chirurgical, sans pour autant m’en plaindre, je constate également ne pas être particulièrement sensible à la douleur. J’ai par contre une moue dubitative devant ma découverte sous-cutanée. Lorsque j’en saisis le sens de lecture, je reste plusieurs secondes à mémoriser instinctivement les chiffres projetés contre le mur de la chambre.

15-297-1509-23390L

Un code ? Un numéro de coffre ? Le code d’ouverture de la mallette dont ma mémoire a fait état quelques minutes plus tôt ?

C’est en tout cas une clef que j’ai pris soin d’insérer sous mon propre épiderme, une donnée que je ne souhaitais donc pas accessible aux autres. Autre possibilité, je craignais une perte de mémoire et ai pris soin de dissimuler un accès à celle-ci directement dans mon corps.

J’arrive à la conclusion qu’en l’état, cette suite de chiffre n’est pas exploitable, mais qu'au vu du soin que j’ai pris à le dissimuler, il n’est pas question d’en informer d’autres personnes.

Après m’être assuré d’avoir mémoriser le code, je le repositionne à son emplacement initial avant de refermer la plaie à l’aide du laser dans une légère odeur de chair calcinée. Je sors ensuite de la chambre, mais ne prends pas la direction du poste de pilotage. Direction l’infirmerie. Sur place, je verrouille l’accès et assoie le Sullustain sur sa chaise, avant de lui injecter un stimulant pour le sortir du pays des rêves. Au besoin, je l’aide d’une paire de claques. Lorsque celui-ci reprend connaissance, je m’assois à mon tour face à lui, puis démarre mon interrogatoire sur un ton égal, neutre.

- Voici les règles du jeu, « Krash ». Tu réponds à mes questions de manière satisfaisante, je t’épargne. Tu cherches à me balader, je te découpe bout par bout en commençant par les yeux, lui dis-je en montre d’un geste sans fioritures le scalpel-laser dans la main.

Sans éprouver un quelconque sentiment de gêne, je réalise que cet exercice aussi m’est familier. Pas plaisant, mais suffisamment familier pour ne pas que je m’en émeuve.

- On va commencer tranquillement: qui es-tu réellement et qui t’as envoyé après moi?

Si je sens la moindre fausse note, je mets ma menace à exécution, de manière froide et clinique.

Le Sullustain se réveille sous le coup d'une claque retentissante dans ta salle d'interrogatoire improvisée. Il cligne plusieurs fois des yeux en t'écoutant, et sa peau devient aussi pâle que la décoration. Il balbutie rapidement :
- "Hé ho, C'est bon, c'est bon ! Pas besoin d'en arriver là...Bon sang, Koochoo, tu t'es cru dans un Holo d'espionnage ou quoi ?...Ecoutes, je suis bien Krash. C'est juste que j'suis pas vraiment mécano même si j'me débrouille. J'suis joueur professionnel, et ancien acteur...D'Holos...", il marque un temps d'arrêt comme si il réfléchissait : "Écoutes, je sais pas qui t'es, mais je veux pas crever pour un deal à la con. Une humaine m'a abordé au Shooting Star, un Casino d'Eden Prime y a trois semaines. Elle savait des trucs sur moi, et elle voulait me faire chanter. On a trouvé un arrangement et à la place elle m'a demandée d'embarquer avec Jevan y a une semaine, un coup bien payé. Elle a dit qu'elle me dirait ce qu'il fallait que j'espionne. Elle m'a contacté hier pour me dire qu'on allait embarquer une personne et qu'il fallait que j'me débrouille pour la ramener sur Nar et te livrer à elle à côté du Shocker, un bar du secteur rouge. J'ai fait des recherches sur elle. Elle se fait appeler Misha, et apparemment c'est une vraie psychopathe galactique.. Certains disent que c'est un fixer indé, d'autres qu'elle roule en sous-main pour quelqu'un, mais personne sait qui...", il cligne encore des yeux. Est-ce la peur dans son regard, son rythme cardiaque qui palpite sur sa gorge ou la goutte de sueur sur son front, tu ne sais pas, mais tu es plutôt porté à le croire. Il devient nerveux, et recule fictivement loin de toi : "Eh...Tu vas pas m'tuer, pas vrai ? C'est tout c'que j'sais. J'te l'jure. J'suis sûr qu'il y a moyen de s'arranger. J'ai une famille..."

Tout au long de l’interrogatoire, je fais jouer le scalpel entre mes doigts comme une majorette Twi’lek avec son bâton de danse. Mon visage n’exprime rien, ni doute, ni geste compréhensif, ni agacement. Des traits que ne renierait pas une unité droïd de protocole. Durant de longues secondes, à l’issue du monologue du Sullustain, je reste coi, immobile. D’expérience, les personnes interrogées ne disent pas tout du premier coup. Ils en gardent sous le pied pour le cas où leur tortionnaire se contenteraient de cette première salve d’informations. Je ne veux pas savoir comment j'ai cette certitude, mais je l'ai.

Nouveau tour de passe-passe du scalpel entre mes doigts.

- Ok Krash. T’as gagné un allongement de ta durée de vie jusqu’à notre arrivée à Nar Shaada. Là, tu me conduiras au Shocker comme convenu. Sauf que celui qui tiendra le feu ne sera pas celui prévu initialement. Si tu tiens parole, ta famille n’aura rien à craindre. Au moins de ma part. Si tu veux me la mettre à l’envers, je m’occuperai d’abord de toi avant d’aller rendre visite à la gentille famille sullustaine.
-
En mon for intérieur, un bouillonnement de théories met ma cervelle à rude épreuve. Tchaggy, Misha, plusieurs personnes semblent intéressées par ma personne ou ce que je sais. Il risquerait dans ce cas-là d’être déçu vu que ma mémoire a court-circuité mon passé au moment du crash spatial. Ou bien Tchaggy et Misha sont une seule et même personne qui n’aurait pas mis tous ses œufs dans le même panier.

- Tu vas attendre sagement notre arrivée à bon port. Ensuite tu me conduiras au Shocker.


Sans montrer plus d’émotions, je lève mon blaster dans sa direction avant de lui tirer dessus. En mode étourdissement. Puis je regagne tranquillement ma cabine pour m'allonger un peu.

Quelque chose me dit que le séjour sur Nar ne sera pas, lui, de tout repos.